Censure à Radio « France »

Censure à Radio « France »

Le journaliste Jean-François Achilli a, selon un article publié sur le site du « Point » le 29 avril, reçu une lettre de licenciement pour faute grave de la part de son employeur, Radio France.
Il avait été « suspendu » « à titre temporaire » en mars dernier lorsque le « Monde » (jamais en retard d’une délation) avait affirmé qu’il avait envisagé d’écrire un ouvrage avec Jordan Bardella, président du RN.
D’abord, on voit mal pourquoi il serait plus répréhensible de publier un livre avec Jordan Bardella qu’avec quelque autre homme politique que ce soit.
À moins, bien sûr, que l’on considère que « l’extrême droite » est une maladie contagieuse et que discuter avec une personne que l’extrême gauche a ainsi qualifiée – dans une parfaite impartialité ! – conduise à devenir soi-même « d’extrême droite ».
Bon nombre de journalistes ont été « nègres » pour bon nombre d’hommes politiques. Personne n’y a jamais rien trouvé à redire. Qu’est-ce qui change dans le cas d’espèce ? D’autant qu’en l’occurrence, il semble qu’il ait été question, non pas d’un livre de Jordan Bardella, mais d’un livre d’entretiens avec Jordan Bardella – dans lequel le journaliste aurait pu être encore plus distant, si le cœur lui en disait.
Mais il y a plus fort encore. Le livre semble n’avoir jamais débuté.
Jean-François Achilli a publié une mise au point sur Twitter : « Je n’ai enfreint aucune règle professionnelle ou déontologique. J’ai échangé avec Jordan Bardella comme je le fais avec tous les responsables politiques depuis 25 ans. Nous avons parlé, à sa demande, de ce que pourrait être son expression pour un livre d’entretiens. J’ai refusé le projet. Depuis quand les journalistes politiques ne peuvent-ils plus échanger avec l’ensemble des responsables politiques ? »
J’ignore si ce livre a dépassé le stade de projet. Je n’ai pas une estime immodérée par Jean-François Achilli, qui m’avait tout l’air d’être un courageux chien de berger du politiquement correct.
Mais cette histoire est doublement préoccupante.
D’abord en ce qu’elle montre, une nouvelle fois, que nombre de « grands médias » sont en réalité des officines de délation. Il est évident que la « révélation » du « Monde » n’avait aucun intérêt pour le débat public et visait seulement à « imposer » à l’employeur de M. Achilli de le sanctionner pour cette dangereuse proximité !
Ensuite, en ce que le « service public », qui donne volontiers des leçons de pluralisme, manifeste une nouvelle fois son tropisme de gauche.
Rien de tout cela n’est une découverte. Mais ce n’est pas rassurant pour autant.

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