Espionnage : la seule réponse, c’est la liberté d’expression !

Espionnage : la seule réponse, c’est la liberté d’expression !

Je suis assez mal à l’aise avec les discours de plus en plus nombreux, notamment en France, qui font d’Edward Snowden un héros des temps modernes. Ces discours mé­langent tout, espionnage, terrorisme et libertés publiques et me donnent la désagréable impression de hordes de gardes rouges beuglant « feu sur le quartier général » !

Disons d’abord que, si un homme ayant eu accès à des données classifiées dans notre pays les avait révélées à l’étranger, je le considérerais comme un traître. Je peux fort bien concevoir que les États-Unis en fassent autant pour ce jeune homme qui a révélé le programme d’écoute Prism de la NSA.

Mais l’affaire vient de connaître un rebondissement avec la publication d’informations sur les écoutes au sein d’ambassades, notamment l’ambassade de France à Washington.

Aussitôt, le Quai d’Orsay a exigé des explications des Américains qui ont laconiquement déclaré qu’ils ne répondraient pas en public, mais par voie diplomatique.

Je serais assez curieux de voir si nos grands défenseurs de la transparence vont publier ces explications. À mon humble avis, après avoir « surfé » sur la vague anti-américaine, nos gouvernants vont sagement faire le silence sur cette affaire. Ils ont, en effet, autant à perdre que les États-Unis dans un déballage public en matière d’écoute et d’espionnage.

Je n’ai aucune lumière particulière sur ces questions, mais il me semble assez évident que poser des micros dans une ambassade, fût-elle celle d’un pays allié, doit constituer l’un des passe-temps favoris des services de renseignement. Je serais donc fort surpris que les États-Unis ne disposent pas de preuves que la France en a fait autant ailleurs. Et la publication de ces preuves nuirait sans doute un peu à l’image de vestales des droits de l’homme qu’affectent nos politiciens !

En outre, le pouvoir, en France, n’a jamais hésité à placer illégalement sur écoute les adversaires (ou les amis !) politiques.

Bref, je doute fort que le pouvoir socialiste ait des leçons à donner à quiconque en matière de libertés publiques. À ce propos, j’ai appris récemment, avec amusement, que le conseil de l’Europe, saisi sur la répression en Turquie, avait ajouté le cas de la France pour sa « répression disproportionnée » des manifestations contre le mariage gay…

À force de donner des leçons de droits de l’homme à la terre entière, notre pauvre pays se prend des retours de manivelle par la faute de gouvernants soit complètement incapables, soit totalement pourris !

Ce qui me gêne surtout, dans ces révélations, c’est la confusion.

L’espionnage d’État à État a toujours existé. On peut éventuellement trouver que ce n’est pas élégant, mais, enfin, comme c’est une question de survie nationale, on voit mal comment un État pourrait y renoncer.

Ce qui est considérablement plus grave, c’est le flicage des citoyens.

On me dira que surveiller internet est fondamental pour lutter contre le terrorisme. Certes. Mais je ne suis pas prêt à accepter d’être surveillé par Big brother pour être sûr que Mohamed Merah le soit aussi.

D’abord, parce que cette surveillance n’empêche pas Merah d’assassiner (et qu’en un sens, cette surveillance lui a même permis d’assassiner, puisqu’il fallait, selon les canons médiatico-politico-policiers du moment, que l’assassin soit « d’extrême droite » et que la surveillance de faux suspects a laissé le champ libre au véritable assassin). Et, surtout, parce que n’étant, justement, pas terroriste, je ne vois aucune bonne raison d’être surveillé comme Merah !

Au nom sans doute de la non-discrimination (ici entre terroristes et honnêtes gens), il faudrait surveiller identiquement honnêtes gens et terroristes. Je conteste, quant à moi, absolument tout droit de l’État à surveiller ma vie privée et, conséquemment, à surveiller internet. Je ne suis pas franchement d’extrême gauche, mais je suis, là-dessus, absolument d’accord avec les pirates d’Anonymous.

Seule la justice (à laquelle je persiste à ne faire aucune confiance, mais c’est une autre affaire !) est habilitée à me reconnaître suspect et à me mettre sur écoute. Pas un policier, même anti-terroriste ! Faute de quoi nous ne cesserons de retomber sur la vieille question de Juvénal : quis custodiet ipsos custodes, qui gardera les gardiens ? Ces gardiens ne peuvent manquer d’être tentés d’abuser de leur pouvoir.

La seule bonne réponse à Big brother, c’est la liberté totale d’internet. Et la censure ne doit intervenir que sur décision de justice. Pas sur décision d’une « haute autorité » ou d’un chien de garde de l’oligarchie ! Là-dessus, au moins, Snowden a mille fois raison.

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Comments (6)

  • mariedefrance Répondre

    çà me fait sourire cette histoire….
    Laqués des USA, flamby fait semblant de s’étonner.
    comment ?
    un allié espionne ?
    comment ?
    çà existe ?

    Tous les pays du monde ont des services de renseignements.
    La “sortie” de François H. Le Flan est comique et il ferait mieux de se souvenir des exploits des “faux époux Turrenge” au début du règne de son maître François la mite.
    et que n’a-t-on oublié les écoutes de tonton !!

    sacrés Tartuffes !

    3 juillet 2013 à 21 h 42 min
    • quincyius cincinnatus Répondre

      vous pensez que Flanby est un ” poulet ” yankee ?

      4 juillet 2013 à 12 h 34 min
      • mariedefrance Répondre

        je pense que flanby est un soumis.
        Il n’est rien sinon un exécutant.

        4 juillet 2013 à 20 h 08 min
  • ISTINA Répondre

    Depuis 1941 tout le Monde espionne tout le Monde,
    Cela s’intitule Services de renseignements.
    Sans pour cela s’entre tuer.

    Les initiateurs furent dans l'”Ordre

    Britannniques : L’Intelligence Service
    U.R.S.S. :G.P.U puis OS-G.P.U

    Tiens donc, des Boliviens brûlent le Drapeau Français
    qu’ont pu faire les autorités Françaises à l’avion
    Présidentiel Bolivien avec le Pré&sident Bolivien à
    bord ? ont-ils été intoxiqués ?? ou auto intoxiqués ,

    3 juillet 2013 à 17 h 50 min
  • GODICHEAU Répondre

    Tous les Etats espionnent et c’est normal.
    Cependant, les Démocrates américains espionnent-ils les mêmes choses que les Républicains? Je doute qu’ils (les Démocrates) fassent de grosses misères à Hollande. A mon avis, il y a beaucoup de mise en scène dans tout cela.

    3 juillet 2013 à 17 h 24 min
  • quinctius cincinnatus Répondre

    on n’en est plus à l’époque héroïque du Watergate ou des écoutes artisanales et mitterandiennes du ” Canard enchaîné ” , époque à laquelle des ” plombiers ” ( non polonais ) posaient des micros comme dans un film de O.S.S. 117 …
    L’immeuble jouissant de l’exterritorialité de l’Ambassade de France à Washington, avait été minutieusement ” ausculté ” , l’an dernier, sans que rien n’ait été découvert …
    il suffit, pour celui qui veut espionner, de se brancher sur un câble ou d’avoir une coupole de recueil à proximité de l’ambassade … sans parler de Google, Facebook, des tweets etc ….

    ce garçon a fait ce que sa conscience lui disait de faire …

    à relever encore que la notion de ” domaine privé c’est à dire individuel ” est inconnu dans la Constitution américaine et que chaque cas qui peut se poser de façon particulière se règle par des amendements; aux U.S.A. existe seulement la protection du ” trade ” ; les U.S.A. sont un pays où TOUT pouvant faire l’objet d’un commerce, seules les activités commerciales ( et corrélativement de Sécurité ) bénéficient de la protection de la Loi … pas le domaine privé des individus

    3 juillet 2013 à 14 h 06 min

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