Le chômage européen a explosé en juin
En juin 2012, les chiffres du chômage européen publiés par Eurostat sont catastrophiques. Ils ont battu tous les records. Ils atteignent, en moyenne, 11,2 % de la population et ils progressent : on prévoit plus de 12 % de chômeurs à la fin de l’année…
Mais deux points très importants doivent être soulignés. Dans chaque pays, le chômage est différent. Et, dans chaque pays, le chômage progresse de façon différente.
Le pourcentage des chômeurs bat des records dans les pays de l’Europe du sud, avec, par exemple, 24,8 % en Espagne ou 22,5 % en Grèce. Avec 11,5 %, la France se situe un peu au-dessus de la moyenne. Au contraire, le chômage ne touche que de 4,5 % de la population en Autriche ou 5,4 % en Allemagne.
L’évolution du nombre des chômeurs est aussi totalement différente selon les pays. Alors que le chômage a augmenté, en 2012, dans la grande majorité des pays de la zone euro, il a, au contraire, diminué dans 7 pays : Allemagne, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Malte et République tchèque. Ainsi, la politique suivie dans certains pays diminue le mal : il ne faut surtout pas hésiter à la copier.
Par ailleurs, la France a choisi de faire partie du Marché commun : les entreprises françaises subissent ainsi la concurrence des entreprises installées en Allemagne ou en Pologne.
Cinq points, au moins, expliquent le chômage français :
1) La France préfère les charges sociales à la TVA sociale.
Le chômage a régressé dans tous les pays qui ont abandonné le financement par les entreprises des charges sociales et l’ont remplacé par la TVA sociale. C’est ce qu’ont fait les socialistes allemands en 2002.
Une augmentation isolée de la TVA augmente certes les prix que payent les consommateurs. Elle diminue donc leur pouvoir d’achat et devient ainsi source de chômage. Mais l’augmentation de la TVA couplée à une diminution équivalente des charges sociales offre aux entreprises soumises à la concurrence les moyens financiers d’abaisser leurs prix, ce qu’elles ont fait partout. Elle ne réduit donc pas le pouvoir d’achat des consommateurs.
De plus, quand les charges sociales sont payées par les entreprises, les produits importés ne sont pas taxés. Alors qu’avec la TVA, tous les produits venant en France sont taxés. Les charges sociales favorisent les entreprises étrangères.
2) Départ à la retraite à 60 ans : Actuellement, la durée de vie des Européens augmente tous les ans de 3 mois. Et, en même temps, leur santé s’améliore régulièrement. Ils sont de plus en plus nombreux à désirer continuer à travailler. Surtout s’ils peuvent réduire en partie la durée de leur travail. Ce n’est pas en mettant à la retraite un « vieux » travailleur qu’on procure des emplois aux jeunes. C’est en rendant les entreprises françaises compétitives qu’on y arrive.
3) La semaine de 35 heures : La durée hebdomadaire du travail pose aux entreprises françaises les mêmes problèmes que les départs à la retraite trop précoces. Obliger à ne travailler que 35 heures par semaine, c’est automatiquement augmenter les coûts de production français. C’est donc rendre nos entreprises moins compétitives et augmenter le chômage.
4) Le SMIC : La France oblige toutes ses entreprises à payer le même salaire horaire minimum à tous les salariés qui travaillent en France. En Allemagne, les entreprises allemandes payent aux salariés polonais le SMIC polonais, 3 fois plus faible que le SMIC allemand. Les coûts de production du lait en Allemagne sont ainsi bien inférieurs aux coûts de production français.
5) L’inflation par les coûts est plus forte en France depuis des siècles.
Actuellement, selon l’OCDE, les coûts de production français augmentent, en moyenne, de 0,2 % de plus que les coûts de production allemands. Or, depuis 1999, Français et Allemands ont décidé d’unir par une parité fixe l’ancien franc à l’ancien mark. Et cette parité n’a pas été modifiée depuis 1999. Il est de plus en plus urgent de modifier cette parité fixe.
Pour supprimer le chômage, il faut rendre nos entreprises compétitives.
Pour rendre nos entreprises compétitives, il ne faut pas les imposer plus que les entreprises étrangères et il faut immédiatement modifier la parité fixe liant les anciennes monnaies.
Comments (3)
<<Florin>>
Vous mentionnez le faible taux des taxes sur les produits en Suisse. Ceci démontre que le fisc suisse tant aux niveaux communal, cantonal et fédéral est bien moins gourmand que le français. Combiné au savoir-faire et à l’originalité de la production manufacturière suisse cela permet de payer des salaires décents à la population active de ce pays et en contrepartie apaise les relations sociales.
Les Suisses ont un droit de regard permanent sur le fonctionnement des affaires publiques et la moindre déviation peut être sanctionnée par une votation populaire.
En France une seule votation désigne une équipe qui a ensuite les coudées franches pendant toute la durée de sa législation et peut mener une politique à l’inverse de ce qu’elle a promis pendant sa campagne électorale. Plus aucune intervention des citoyens n’est permise pendant ce laps de temps. Ne pas s’étonner ensuite que 40% des citoyens en âge d’élire n’aillent plus voter.
On n’a en fin de compte que ce qu’on mérite!
PS: ici vous pouvez vous procurer des formulaires du fisc suisse:
http://www.steuern.sg.ch/g/formulare.html
@ Florin
L’innovation , la qualité , la liberté et la volonté d’entreprendre voilà effectivement le triptyque gagnant … Connaissez vous UN SEUL parti politique français qui l’ait à son programme ?
AUCUN , puisque que tous leurs dirigeants sont issus du même moule administratif
Alors que ce soit Sarkozy , Hollande ou bien même Marine Le Pen qui soit au pouvoir , jamais nous ne pourrons espérer être un jour la Confédération Helvétique … et pour s’en convaincre il suffit de lire ce qui fait ( et ceux qui font ) le " buzz " sur le site … les populistes ( dans le sens sectaire du mot )
Comme un disque rayé, les mêmes remarques : "changer les parités entre monnaies" (surtout, sans préciser les DETAILS !!!) "réduire les charges" …
Avec vos recettes, M Trémeau, la Grèce restera où elle est, et les autres la suivront, à plutôt brève échéance.
Personne, et surtout pas M Trémeau, n’ose aborder le problème par l’autre versant :
comment font les Suisses ? (comment font ceux qui REUSSISSENT ?)
1. Chômage : 2,2% en Suisse alémanique, 3,9%, chez les francophones, 4,9%, le record national, à Genève (tout en sachant qu’à Genève, il y a 2 emplois pour 3 habitants, donc impossibilité de faire tourner la machine sans des dizaines de milliers de travailleurs frontaliers).
2. TVA : 2,50% taux réduit, 8% taux normal. Qui dit mieux ?
3. Salaires M I R O B O L A N T S : il n’y a pas de SMIC, mais certaines branches ont des minimas conventionnels : la femme de ménage à l’hôtel est payée au minimum 3400 francs brut mensuel (presque 3000 euros !!!! plus que pas mal de cadres français).
4. Exportations très actives, des balances commerciales excédentaires avec un grand nombre de pays, y compris du tiers-monde.
5. Un climat social apaisé : l’ouvrier qui touche 4000 euros par mois aurait HONTE à la simple idée de faire grève …
6. Une industrie OMNIPRESENTE, une multinationale dans chaque village (bureaux + production).
Contrairement aux idées reçues et aux aboiements de quelques jaloux, la part des activités bancaires et financières dans le PIB est très minoritaire ; même à Genève, les centaines de banques existantes ne totalisent qu’un tiers du PIB.
7. Un respect absolu de l’environnement, et surtout du cadre de vie traditionnel. Pour avoir une idée chiffrée, le canton de Genève, urbain, et subissant une pression foncière exceptionnelle, dispose d’autant de surface agricole que le canton du Jura … Bétonner une terre cultivable relève du miracle, et prend des décennies de tracasseries administratives et recours juridiques des riverains.
8. Des normes de personnel décentes, un respect du salarié ET du client. Des grandes-surfaces PROPRES, avec des allés LARGES, avec des caissières en nombre suffisant, sans files d’attente comme chez d’autres ailleurs, que je ne citerai pas, on les connait. A la poste, même topo, pas d’attente, plein de guichets ouverts, et des bureaux systématiquement présents dans les centres commerciaux, avec des horaires adaptés.
La clé de toute cette prospérité ??? L’INTELLIGENCE DU PATRONAT local.
La Suisse ne produit ni voitures, ni bateaux ni avions ni chaussettes en coton. MAIS ce qu’ils produisent, se vend et se vendra toujours, peu importe le prix …