"Pas un rabot, une lime à ongles"

"Pas un rabot, une lime à ongles"

Gilles Carrez souhaite «protéger les recettes» fiscales.
Gilles Carrez souhaite «protéger les recettes» fiscales. Crédits photo : LUDOVIC/REA

 Gilles Carrez veut aller plus loin que le gouvernement sur les niches. Il déposera des amendements en ce sens lors du débat sur le budget 2011, cet automne. 

LE FIGARO – Quel regard portez-vous sur les finances publiques françaises?

Gilles Carrez – La politique économique qui a été menée depuis la crise est un sans-faute. Aujourd’hui, l’emploi repart, les recettes fiscales et sociales se reconstituent.
Mais nous sortons de la crise avec un déficit public très élevé. (…) La comparaison avec l’Allemagne pourrait devenir délicate car notre voisin devrait avoir un déficit inférieur à 3% du
PIB l’an prochain. La France doit absolument ramener le sien à 6% en 2011.(…)

 

Le rabot sur les niches rapportera 500 millions. Êtes-vous déçu?

500 millions, c’est
peu. Ce n’est plus un rabot, mais une lime à ongle! Sur les 10 milliards de recettes nouvelles en 2011, en attendre près de la moitié de l’assurance et de la banque ne
constitue pas une politique fiscale équilibrée. (…)Sur quels dispositifs comptez-vous porter le fer?

Le taux de réduction d’impôt de 75% sur la niche ISF PME conduit à de mauvaises décisions d’investissement. Il faut le diminuer. Est-il raisonnable d’exclure du rabot les réductions d’impôt sur
les dons, en particulier les dons aux partis politiques? Je ne le pense pas. Les plus-values immobilières, hors résidence principale, doivent être soumises à CSG et CRDS. Il faudrait introduire
un plafond de ressources pour le nouveau prêt à taux zéro qui remplacera le crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt immobiliers.

Et côté entreprises?

Il faut recalibrer le crédit d’impôt recherche pour éviter les effets d’aubaine. Et réserver le crédit d’impôt pour l’intéressement aux petites entreprises. Enfin, la suppression de la dernière
tranche d’IFA (imposition forfaitaire annuelle), prévue pour 2011, devrait être reportée. Cette mesure ne touchera que les très grandes entreprises, dont il est normal qu’elles participent à
l’effort national.

À terme, faut-il mettre fin aux niches?

Il faudrait en transformer un grand nombre en subventions.(…)La subvention fonctionne en enveloppe fermée. (Extraits du Figaro)

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