Vivent les inégalités!
Les lampions de la fête sont éteints. Johnny Hallyday a eu un immense succès au pied de la tour Eiffel, embrasée par un fantastique feu d’artifice. Grâce à la télévision, le monde entier a pu voir ce spectacle grandiose.
Mais le 14 juillet n’a pas résolu la crise économique dans laquelle les Français sont plongés. Or, selon tous les propos entendus, il semble que ce ne soit pas la crise elle-même qui leur soit difficile à supporter, mais les inégalités issues de cette crise.
D’un côté, on cite les vilains patrons qui perçoivent de très gros revenus en exploitant leurs salariés et en délocalisant leurs entreprises. On cite le vilain Johnny Hallyday qui a pris la Suisse comme domicile fiscal.
On parle de plus en plus des gros revenus des joueurs de l’équipe de France de football, sans cependant dire qu’ils ont pratiquement tous choisi leur domicile fiscal à l’étranger. On ne parle pas encore des revenus des stars de la télévision.
De l’autre côté, on parle des pauvres retraités aux faibles revenus, des smicards dont le pouvoir d’achat baisse. Des enfants qui ne peuvent plus partir en vacances au bord de la mer, ou des locataires mis à la porte faute d’avoir pu payer leurs loyers.
Des inégalités existent, c’est évident. Pour de nombreuses raisons. Retenons-en trois.
Une première raison tient à la nature de l’homme. Chacun de nous est génétiquement et culturellement très différent de son voisin. Il y quelques entrepreneurs, quelques chanteurs, quelques footballeurs qui feront fortune. Il y en a des centaines de milliers qui échoueront.
Tout le monde ne peut pas être Albert Einstein, Laure Manaudou, Johnny Hallyday ou Claire Chazal.
Cette différence, cette « inégalité » entre les individus est finalement très bonne. Car elle permet à chacun d’entre nous de se spécialiser et d’échanger.
Elle est le fondement même de la société humaine. Le boulanger fournit une brioche au boucher en échange d’un bon rôti. Plus la société qui échange est vaste, plus ce qu’elle offre à échanger est varié.
Les désirs de chacun d’entre nous étant tout aussi différents et variables avec le temps, les prix de ce que nous offre la société vont être très variables et très évolutifs.
Une deuxième raison est issue du progrès technique. Plus il avance, plus la société dans laquelle nous vivons est « développée ». Plus nous devenons « riches ».
Et, depuis trois siècles, le progrès s’accélère. Prenons pour exemple le transport. Il y a trois siècles, les paysannes françaises allaient à pied au marché voisin, portant sur leur tête les poulets qu’elles voulaient vendre.
Le 25 septembre 1707, Denis Papin fait avancer sur la Fulda le premier bateau à vapeur. Le 21 février 1804, la première locomotive à vapeur, construite par Richard Trevithick, roule en Angleterre.
Le 23 janvier 1860, le français Étienne Lenoir fait rouler vers Joinville une voiture avec un moteur à explosion. Le 9 octobre 1890, Clément Ader décolle sur son avion l’Éole. Signalons pour finir que, le 21 juillet 1969, l’Américain Neil Armstrong pose un pied sur la lune…
La troisième raison est issue de la progression de la taille du marché. En 1945, un entrepreneur français n’avait comme clients potentiels que 50 millions d’individus.
En 1957, avec le Marché commun, il en avait 250 millions. Aujourd’hui, avec la mondialisation, issue de la réduction des coûts de transport, il en a 5 milliards. Ses revenus potentiels sont automatiquement multipliés par 100.
Les inégalités sont donc multipliées par 100. Un patron qui fait gagner beaucoup d’argent à ses actionnaires vaut très cher. C’est aussi un patron qui embauche et qui paye bien ses salariés…
Telle nous apparaît la réalité économique. Vouloir s’y opposer en égalisant systématiquement les revenus ou en revenant au nationalisme économique nous semble mortel. Car on installerait ainsi le chômage, donc on créerait une nouvelle inégalité.
Par contre, il faut sans hésiter, et d’une façon ou d’une autre, prendre en charge les débiles, les handicapés ou les sans emplois. C’est évident.
Comments (15)
Les clients sont passés de 50 millions à 5 milliards. Soit des besoins et une demande multipliés par cent. Heureusement pour bernard Trémeau, l’offre existait ailleurs qu’en france dans la même proportion et a évolué en fonction des besoins…
…. et autres arguments vides. Article non pas neutre mais interpelant sur le laisser aller de l’auteur face à ses lecteurs pris pour des débiles. A moins que ça ne soit le soleil des vacances?
Le but ultime de l’entreprise est de faire gagner de l’argent aux actionaires. L’ideal est de ne pas avoir de salarié. C’est visible aujourdhui!
c’est vrai ,il y en a qui en on des grosses ,comme galopin, et d’autre des ridiculement petite comme florin ,par exemple ah ah ah!
Au delà du ton de "donneur de leçons’ et de l’utilisation – sans faire du politiquement correct – du terme "débile" qui me choque (ayant travaillé avec ses soi-disant débiles…), je partage dans les grandes lignes votre opinion sur la crise et sur son impact. Toutefois il faudrait faire disparaitre des aides qui ne servent qu’à renforcer l’idée que ne pas travailler c’est un droit, que de mal travailler c’est un droit et que si on te critique parce que tu as mal travaillé on t’a manqué de respect. Pour gagner ma croûte en Italie sans secours "social" (il n’y a pas de RMI, aide au logement…) j’ai travaillé comme serveur (5 euros de l’heure) et j’étudiais le soir à l’université et je n’étais de loin pas le seul dans cette situation…….. faire des ménages ce n’est pas une honte. Le social pour les personnes qui en ont vraiment besoin ok (les débiles par exemples qui ont des pensions ridicules) mais pas des jeunes en bonne santé ou des malades immaginaires (qui sont déprimés pour aller travailler mais pas pour se faire la manucure ou les mèches….). Précisation: nous n’avons pas la meilleure sécu du monde, en Italie ça marche aussi bien sinon mieux, quoiqu’en dise certains italiens.
quand vous dites ;"C’est aussi un patron qui embauche et qui paye bien ses salariés…"
Vous y croyez vraiment?
Combien d’entreprise font des profits de plus en plus gros, tout en licenciant, delocalisant pour reduire les couts…
Pourquoi le crise au USA, parce que la plebe a recours de plus en plus aux credits, parce que leur revenu n’augmente plus…
Regardons l’Allemagne et sa politique de moderation salariale….
J’en passe…la crise pousse meme de salarier a accpter une baisse de salaire… qu’elle est belle la crise quand on est patron, quel argument sur mesure…
Dire "qui paye bien ses salariés…", c’est etre extrement naif, ou prendre les salariers pour plus bete qu’ils ne le sont… je pense plutot a la 2ème hypothese…
L’entrepeneur d’aujourd’hui paye bien ses actionnaires et reduits les couts (les salaires)au minimum… c’est ca la mondialisation, pas autre chose…
Merci la mondialisation et la crise fabriqué de toute pièce par et pour une oligachie!
Monsieur trémeau,
Je suis étonné par votre analyse pleine de bon sens, même si certains de vos arguments ne " collent " pas entièrement dont notamment les raisons 2 et 3.
Raison 2: Une deuxième raison est issue du progrès technique. Plus il avance, plus la société dans laquelle nous vivons est « développée ». Plus nous devenons « riches ».
Il s’agit là d’une richesse toute relative et qui ne concerne qu’ une infime partie du peuple français, autrement dit les gros industriels. Les "autres" ne profitant que du progrès technique comme l’électricité, l’eau courante ou les transports en commun et dont nous ne bénéficions au grand jamais des bénéfices, reste donc la gloire aux héros et la gloriole d’appartenir au même clan ( le savoir issu du clan = la race supérieure) pour le quidam commun.
Raison 3: Les inégalités sont donc multipliées par 100. Un patron qui fait gagner beaucoup d’argent à ses actionnaires vaut très cher. C’est aussi un patron qui embauche et qui paye bien ses salariés…
En théorie votre raisonnement tient la route, mais dans les faits, il est illusoire de croire qu’un patron vous paie bien ou même très bien, puisque la contre-partie du salaire est la disponibilité de votre temps acquise à la société de votre patron et donc pour un salaire mirobolant la caste ouvrière n’est nullement concernée ( le smic ou à peine plus). En ce qui concerne les "cadres", leur temps de travail est forfaitaire et donc pratiquement non soumis à la législation sur la durée hebdomadaire du travail, ce qui en fin compte ne fait pas une énorme différence de salaire entre cette caste et les ouvriers en tenant compte de l’ obligation de résultat à laquelle ils sont tenus (responsabiltés).
Reste encore les cadres sups (directoire des travaux finis), qui eux vont bénéficier de la participation entreprise et du golden-parachute en supplément d’un haut salaire et des responsabilités ( virtruelles) qui vont avec.
Maintenant en ce qui concerne l’actionnaire qui permettrait que le patron ( l’homme de paille) dispose à son bon vouloir de l’argent durement gagné à la sueur du front de l’actif ( caste ouvrière) de la société…..Je préfère laisser aux autres internautes, le soin de choisir la vérité qui leur semble la plus vraisemblable et j’estime qu’ils ne sont pas idiots au point de croire à des fables.
IOSA
La troisième raison est issue de la progression de la taille du marché. En 1945, un entrepreneur français n’avait comme clients potentiels que 50 millions d’individus.
En 1957, avec le Marché commun, il en avait 250 millions. Aujourd’hui, avec la mondialisation, issue de la réduction des coûts de transport, il en a 5 milliards. Ses revenus potentiels sont automatiquement multipliés par 100.
Les inégalités sont donc multipliées par 100. Un patron qui fait gagner beaucoup d’argent à ses actionnaires vaut très cher. C’est aussi un patron qui embauche et qui paye bien ses salariés…
L’égalité n’est qu’un concept mathématique, l’appliquer à l’humain – disons même au "vivant", est totalement inconcevable, pour ne pas dire idiot.
Le post ci-dessus de Gérard Pierre est fort complet et devrait clore le débat.