Confidentiel : les doutes de Gilles Carrez

Confidentiel : les doutes de Gilles Carrez

Gilles Carrez, Député Maire du Perreux est rapporteur du budget à la
commission des finances de l’Assemblée Nationale.


Il fait partie des élus qui traquent le déficit et la dette. Ces derniers jours, au moment de présenter son rapport à la commission et de lancer l’exercice budgétaire 2010, Gilles Carrez exprime ses doutes de façon de plus en plus ouverte. Quand il compare la situation laissée par la génération au pouvoir tous les vingt
ans, il ne constate de la fin de la guerre à aujourd’hui qu’une dégradation : des prélèvements de plus en plus lourds, incapables de contenir une
dette représentant une part du PIB toujours plus grande.
« Les générations futures devraient nous mettre à la porte ! »
s’emporte-t-il en privé.


Quand on l’interroge sur le grand emprunt programmé par le Président de la République, Gilles Carrez
démontre l’enchaînement fatal de la dette de l’Etat et de la sécurité sociale. Il rappelle que la France va
emprunter 250 milliards d’euros au cours de l’année 2009 !
 Heureusement les taux sont actuellement bas et les prêteurs s’intéressent, du
fait de la crise internationale, aux emprunts d’Etat. Mais la situation ne durera pas, les taux remonteront et le fardeau de la dette sera d’autant plus
lourd.


Aussi ne voit-il d’autre solution pour ce grand emprunt que de se limiter à 30 milliards d’euros et de le gager sur une réduction équivalente des dépenses. Lucide, il reconnaît que les investissements réalisés par l’Etat non vraiment porté leurs fruits que dans des secteurs
monopolistiques ou presque : le nucléaire, le TGV. La pertinence ne sera donc au rendez-vous que si la sélection des projets à financer sait se montrer tout aussi réaliste sur les limites du
capitalisme d’Etat à la française. Il ne sera soutenable financièrement que s’il est limité en volume et compensée par des économies.


Mais le rapporteur du budget ne se fait pas d’illusions : il faudra bientôt assainir les finances publiques, tailler dans les dépenses et…augmenter les ressources ! Dans le pays le plus « socialiste » du monde développé avec le taux de prélèvements
obligatoires le plus élevé, ça promet !

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