Edmund Phelps prix Nobel d’économie

Edmund Phelps prix Nobel d’économie

Edmund Phelps, professeur d’économie à l’université Colombia de New York, vient de recevoir le prix Nobel d’économie.
Pratiquement, l’ensemble des médias français présente cet économiste comme un keynésien. C’est-à-dire, un partisan de l’intervention de l’État dans l’économie et de la relance de l’activité par la demande. Dans le journal « Le Monde » du 17 octobre, on a la chance d’avoir un grand titre à la page économie, « Phelps, un exemple de neokeynésianisme », et un article de Phelps consacrant plus de la moitié de son texte à critiquer durement la relance par la demande, l’accusant de relancer seulement l’inflation. Il y affirme que « l’efficacité d’une demande élevée était une question de foi »…  Pour lui, la relance keynésienne ne produit, à long terme, que la stagnation associée à l’inflation.

Puis, dans la deuxième partie de son article, Phelps critique une relance proposée par les néo-libéraux. Une baisse des impôts sur le revenu, laissant aux individus une part plus importante du fruit de leur travail, provoquerait une reprise de l’économie. Phelps critique cette « croyance ». Phelps dit alors qu’à court terme, il est exact qu’une baisse des impôts sur le revenu entraîne une reprise de l’économie, mais qu’à long terme, cette baisse devient inefficace : le chômage revient. Il donne une explication à sa position. Une baisse des impôts sur le revenu entraîne une baisse équivalente des ressources de l’État, donc de l’argent dépensé par l’État. Il donne ensuite le résultat de deux travaux qu’il a effectués, depuis dix ans. Une baisse des impôts sur le revenu entraîne immédiatement une reprise de l’économie. Mais à long terme, Il n’y a pas de corrélation entre le taux de l’impôt sur le revenu et le chômage… Phelps pense, donc, que la baisse des impôts sur le revenu en Europe ne supprimera pas le chômage.

Phelps aimerait que les économistes fassent comme les laboratoires pharmaceutiques : qu’ils essayent d’abord concrètement le résultat espéré d’un nouveau remède sur un petit lot, avant de le diffuser à l’ensemble des pays.
Phelps renvoie ainsi dos-à-dos néokeynésiens et néolibéraux. Traiter Phelps de néokeynésien est aussi mensonger que de le traiter de néolibéral. Son article inspire plusieurs remarques.

– Il est nécessaire de citer les récents travaux statistiques effectués par d’autres chercheurs que Phelps. Il existe une solide et indiscutable corrélation entre la rapidité de la progression du PIB et les interventions de l’État dans l’économie. Quand l’État contrôle plus de la moitié de l’économie (par l’impôt, par les nationalisations, par la création de monopoles d’État comme la Sécurité sociale ou l’Éducation nationale) la progression du PIB est inférieure à 2 % et le chômage apparaît. Quand l’État contrôle seulement 30 % de l’économie, la progression du PIB est supérieure à 6 %. Pour que nos revenus augmentent rapidement, il faut des entrepreneurs innovateurs qui osent prendre des risques. Or les responsables de l’économie étatisée, qu’ils fassent partie de l’administration, du monde politique ou du monde syndical, ne veulent surtout pas prendre des risques en innovant.

– Il est normal qu’il n’y ait pas de corrélation entre l’impôt sur le revenu et la progression du PIB. L’impôt sur le revenu n’est pas une mesure inflationniste, puisqu’il réduit la demande. La Banque centrale peut ainsi émettre plus de monnaie sans créer d’inflation et le pouvoir d’achat de tous augmente rapidement. À l’inverse, les contraintes économiques sur les entreprises sont toujours inflationnistes (elles augmentent les prix de revient). La Banque centrale est contrainte d’émettre moins de monnaie. Le pouvoir d’achat stagne. Phelps devrait d’urgence rechercher une corrélation entre les contraintes sur les entreprises et la rapidité du développement économique…

– Pour relancer son économie, l’Irlande a expérimenté des mesures qui ont été parfaitement efficaces. Les pays qui ont utilisé les mêmes mesures qu’elles ont supprimé le chômage. La France utilise, depuis vingt ans, des politiques de relance inefficaces.
Finalement, écoutons le message de notre nouveau Nobel. Copions ce qui marche ailleurs…

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Comments (14)

  • Mancney Répondre

    Sas : “… les enclumes simièsques errantes de chaque commune..”. Merci, mon vieux, pour l’éclat de rire du matin. Failli renverser ma cup de café; je les vois d’ici, tes enclumes. Thanks, you just made my day. Du coup, je vais aller faire tourner mon vieux Rumi. Best, Mancney

    7 novembre 2006 à 14 h 13 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    SAS. En écho à votre “post”, je dirais que c’est une erreur, et même pire que cela, que de donner accès GRATUITEMENT à des disciplines (sportives ou autres) de “riches” qui ne sont pas dans la traditions des bénéficiaires. Cela leur donne des prétentions, leur donne la mentalité de c’est nous qu’on est le seigneurs”. De même que, un de mes petits-fils âgé de 13 ans(qui, comme son père, a tendance à me traiter de racisme, non pas pour ce que je suis réellement(1), mais pour mes positions à l’égard de certaine immogration) qui, vivant aux Etats-Unis, avait fait un stage (payant !) de football chez une ancienne vedette (aujourd’hui répandue dans les médias) au Pats-Basque en est revenu écoeuré. A cause ddu comportement conquérant, mais aussi indiscipliné (pas seulement en matière l’hygiène !)(1) jeunes “banlieusards” (euphémisme) dont le stage était payé par des municipalités qui ne savent que faire (toujours aux frais des contribuables)pour des néo-français qui méprisent les élus indigènes, et, bien entendu les jeunes indigènes qu’ils retrouvent dans les différents stages qui leur sont offerts tois frais payés: football, certes, mais aussi golf, ski, tennis, aviron, voile, escrime,etc. dont la plupart d’entre eux profitent pour semer la panique dans les villes de vacances. Quand ils ne pillent pas les magasins(2). Et les élus (ils ne sont pas forcément de gauche !) qui s’imaginent récolter les votes de leurs parents, ou d’eux-mêmes quand ils auront l’âge d’être électeurs, se gourent. Ces électeurs pratiqueront de plus en plus le vote … communautaire ! Cordialement, Jean-Claude THIALET (1) je passe certains détails sordides ! (2) notamment les villes de plages et les stations de ski dont les commerçants ne veulent plus entendre parler de ces “djeunes”. Ce matin, chez Julien Courbet (RTL) le marire de Talant (Côte d’Or) était aux prises avec un moniteur de boxe auquel il refusait l’agrément pour accorder l’implantation d’une Association accueillant de jeunes boxeurs. Le malheureux édile invoquait des arguments “techniques” au moniteur de boxe pour éluder son accord. Mais tous les auditeurs ont compris qu’échaudé par la présence sur le territoire de sa commune d’une autre Association (celle-ci avait fermé ses portes pour des raisons que j’ignore) et de ses élèves-boxeurs, il ne voulait plus entendre parler de certains “jeunes” venus de communes alentour. Ce qui lui a attiré les menaces d’une jeune avocate qui, manifestement, si elle connaît les rigueurs de la loi, ignore tout (ou fait semblant d’ignorer) de certaines réalités liées à l’allogénoté !

    6 novembre 2006 à 16 h 59 min
  • SAS Répondre

    sas précisee sa pensée….c’est un mythe que de dire ou penser que les infrastructures sportive en france , sont libre d’accès et gratuites….sauf aux zivas des banlieux(à qui on ammène les greens de golf au bas des hlm à grand frais)….et aux associations de cloche merle…qui bouffe déjà du fond public par tous les trous….et qui servent à queu dalle vu que le principe associatif est une invention MACONNIQUE…. sans le sous et jeunot , avec tes copains bien élevés et éduqués….essaie un samedi ou dimanche d’accèder à un cours de tennis municipal ou communal (dont tes parents sont saignés par les taxes locales)….sans te voir opposer une ferme éviction par les association ou nantis qui en assure une jouissance monopilistique…..ou de te retrouver devant un mur et des miradors cadenassés… pas inutile d’ailleurs vu que les enclumes simièsques errantes de chaque commune dégradent en 1 er ces endroits avant les bus et autres bagnoles…. Pour les piscines , sans être en mon jardin….elle coûtes des tonnes et n’ont de publique que le nom….et pour mes gosses sas à règlé le problème définitivement du libre acces à l’eau , au sport et à la nation….il en a une 10×4 modeste certe,dans son jardin effectivement et dépourvue de casses couilles et autres indésirables…mais cela n’exclue pas la problématique… impôts/investisments collectifs/et jouissance partisane/pogon…. sas

    6 novembre 2006 à 12 h 40 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    A Vincent : l’encre du “post” par lequel je vous répondais à propos de la “honte” qu’il y a d’avoir présenté C-F Bastiat comme “basque”, alors qu’il serait landais était à peine sèche (façon de parler, j’en conviens !) que, par souci d’honnêteté intellectuelle, j’ai eu l’idée d’aller chercher sur “google”. Effectivement, si notre économiste est bien né à Bayonne (ce qui, à la mode journalistique) d’aujourd’hui en fait automatiquement un Basque), sa famille était originaire de Mucron (il y a un “Mouscron” – on prononce “Moucron” dans le Nord) où il a vécu une bonne partie de sa vie et où une statue a été élevé en son honneur. Mea culpa, donc, ce que je fais avec bonne grâce, sans d’ailleurs retirer un mot au “post” auquel je fais référence. Et tant pis si les rieurs ne sont pas de mon côté. Le Béarnais (d’origine lointaine) que je suis, mâtiné de pas mal d’origines : bretonne, sévriennes et charentaise, sait que les Landais ont la tête près du bonnet(1). Et pour peu que l’on attribue à d’autres un grand homme qui leur appartient. A croire qu’ils en seraient démunis ! (1) ils ne sont certes pas les seuls …

    5 novembre 2006 à 22 h 24 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    VINCENT (de Tyrosse, comme Saint Vincent de … Tyrosse), je ne vois pas où est la honte. D’avoir dit que Bastiat était un Basque alors qu’il serait un Landais ? Outre que je ne vois pas en quoi cela changerait aux qualités de ce gand économiste, je rappelle que Claude Frédéric Bastiat est né à … Bayonne, et non à Dax, Monte-de-Marsan, ou autres villes ou villages landais. Et à une époque où la presse nous a présenté sans vergogne et à sasiété Moussaoui (impliqué, on le sait, dans le “11/9) comme le “Français Moussaoui” (1), ou comme “Lillois”, “Marseillais”, “Alsaciens”, etc des “délinquants” dont le nom fleure bon le Maghreb ou l’Afrique plus ou moins profonde, je trouve plaisant de trouver un “Vincent” qui me cherche (apparemment) querelle en disant que c’est une “honte” (sic) de présenter comme basque un natif de Bayonne alors qu’il s’agirait d’un Landais… Cela fleure bon la querelle de clocher ! Hélas, le temps en est bien révolu … Cordialement, Jean-Claude THIALET PS – Simple question : combien y-a-il de km à vol d’oiseau entre St Vincent de Tyrosse et Bayonne ? (1) pourquoi pas le “Basque Moussaoui” quand on sait que ce Marocain d’origine est né à Saint-Jean-de-Luz ?

    5 novembre 2006 à 22 h 04 min
  • Josh Répondre

    A sas : on ne peut quand meme pas mettre des piscines publiques dans votre jardin… les transports publiques en France sont excellents et pas chers compares a l’Angleterre et l’Irlande… La Poste existe encore en France (et plus en Suede !)… Biensur la dette publique fera changer tout cela mais ne vous leurrez pas, ce sera beaucoup plus de travail pour tous parce que moins de services… Les francais devront apprendre a ouvrir leur porte-monnaie pour tout (leurs medicaments, leurs dechets, leurs tansports etc…), psychologiquement ca fait mal. Pourtant l’assistanat c’est bientot fini… attention a l’electrochoc !

    5 novembre 2006 à 9 h 08 min
  • grandpas Répondre

    L’économie selon JAURES,quand la gauche est au pouvoir tout va bieb sauf que les caisses se vident,pas grave il y a les cohons de payeur qui les rempliront et comme d’ habitude tuoujours les mêmes!

    3 novembre 2006 à 16 h 37 min
  • vincent Répondre

    BASTIAT EST UN LANDAIS PAS UN BASQUES QU’ELE HONTE !

    3 novembre 2006 à 1 h 41 min
  • Jaures Répondre

    1)De 1997 à 2001 la croissance a atteint 3% en moyenne alors que les prestations sociales (CMU) et le budget de l’Etat ont augmenté. 2)Les prélèvements obligatoires, plus importants en France qu’en Angleterre, ne créent pas plus d’inflation. 3)Retirez à l’Irlande les subventions européennes reçues depuis 20 ans et leurs résultats économiques seront bien moins brillants. Subventions obtenues grace aux impôts perçus notamment en France. L’économie n’est pas une science exacte: immaginer telle ou telle mesure théorique appliquée à un état sans tenir compte du contexte et de l’Histoire est une duperie. Les commentateurs économiques dont les prédictions et analyses se heurtent sans cesse aux faits devraient faire montre d’un peu plus d’humilité.

    2 novembre 2006 à 11 h 28 min
  • sas Répondre

    A josh….nos piscine à tous les coins de rue….inaccessibles au commun des mortel gratuitement…nous côutent 3 000 milliards d’euros de dette publique…et 65% de prélèvement obligatoire… ca fait chère le bain que tu ne peux pas prendre… sas

    2 novembre 2006 à 10 h 06 min
  • MINUX75 Répondre

    Bonjour Le site qui fait le point sur la relation entre la croissance et le taux de prelevement obligatoire est http://www.workforall.org/html/faq_fr.html on y montre de manière convaincante qu’il y a un lien très fort entre la croissance/ emploi et le taux de prelevement obligatoire. A ce petit jeux, les américains sont très bien placés avec seulement 35% de prelevements obligatoires, cela leur permet tout à la fois, d’avoir une croissance beaucoup plus élevée que la nôtre, le plein emploi, moins d’impôts, une classe politique moins corrompue et une libertée d’expression et de la presse qui n’a rien à voir avec nos journalistes franchouillards donneurs de leçon, aux ordres du pouvoir et spécialistes du copier collé de depêches de presses de l’AFP. Sinon, et de manière presque contradictoire, Edmund Phelps a raison d’affirmer qu’une baisse de l’IRPP ne créera pas beaucoup d’emplois. Cela créera du pouvoir d’achat, c’est tout. Pour créer des emplois, il faudrait baisser la fiscalité indolore sous entendu la fiscalité des entreprises. Déjà, l’extrême gauche dont jacques CHIRAC applique servilement le programme, ne veut pas supprimer l’ISF, à forciori, elle n’accepetera pas qu’on baisse la fiscalité des entreprises. La croissance et l’emploi c’est pas pour demain en france. Deja HAYEK affirmait que si la france était capitaliste, cela voudrait dire que tous les pays européens le seraient depuis longtemps, on peut affirmer la même chose en matière de création d’emploi, de plein emploi à savoir que si la france commence à créer des emplois, cela voudra dire que tous les pays européens auront déjà accédé au plein emploi. à bientôt

    1 novembre 2006 à 22 h 16 min
  • Jean-Claude THIALET Répondre

    Cet article, outre qu’il pourait faire regretter que la France ne récolte pratiquement plus de “Nobel” (même s’il est permis de penser – sans être taxé d’un quelconque chauvinisme – qu’il en est des prix Nobel comme des Prix littéraires !), me fait penser à un grand économiste français aussi oublié qu’il fut méconnu de son vivant en France. Je veux parler de Claude-Frédéric BASTIAT (1801-1850). Celui-ci, défenseur du libre-échange et de la liberté d’entreprise et du travail (tout pour plaire à l’Amérique où sa réputation fut grande !), avait, notamment prévu les dérives de l’assistanat et de la Sécurité Sociale alors dans les limbes) dont la France est en train de crever. Quand j’aurais précisé que cet économiste basque, élu député, siégeait à gauche ! En toute cordialité, Jean-Claude THIALET

    1 novembre 2006 à 18 h 23 min
  • Josh Répondre

    C’est une bonne idee de comparer les autres economies et de copier ce qui marche ailleurs mais malheureusement je pense que le taux de population d’un pays ainsi que l’histoire du peuple qui fait sa mentalite est un parametre non negligeable a prendre en compte. En outre je pense qu’il n’y a pas une seule verite en matiere economique mais qu’un pays a besoin d’appliquer la politique economique qui convient le mieux a sa situation du moment. Par exemple, pour simplifier, en France nous avons besoin d’un peu de liberalisme pour relancer le pouvoir d’achat a court terme tandis qu’en Irlande il leur faudrait un peu de socialisme (plus d’impots) afin de faire partager les richesses du pays a tous les citoyens (ce qui n’est pas le cas en ce moment). Une comparaison simple : il n’y a pratiquement pas de piscine ou salle omnisport publique en Irlande (seulement des privees qui coutent trop cheres pour les petits revenus), tandis qu’en France on en trouve partiquement partout (grace aux impots).

    1 novembre 2006 à 17 h 04 min
  • sas Répondre

    Il en va de l’économie ,comme de la famille, seule la responsabilisation des instances de gouvernance et une intervention de l’etat mesurée sont de nature à relancer la machine….en matière economique comparaison n’est pas raison et il est aussi stupide de compararer une nation de 200 millions d’habitants ou 66 millions et l’itralande ,la suede ou la finlande avec 5 à 10 millions de gaziers….autant comparer les énergies inertielles d’un vélo avec celle d’une limousine et en tirer des lois généralistes et inapropriée imposée à tous….telle lorsque vous voulez démarer sans batterie et à contre pente…une impulsion manuelle est suffisante….??? donc ni ultralibérale,ni soviétisée….une économie où l’esprit d’entreprise et le travail sont respectés et où l’etat est rsponsable sur ses couilles de ses interventions ou ininterventions avec plan de carrière équivalent au privé.”RESPONSABILISATION” abandonnée depuis 1789…c’est tout. sas

    1 novembre 2006 à 11 h 32 min

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