Egypte : les Frères Musulmans
Les déclarations de Soghi Saleh, membre des Frères musulmans, lors d’un colloque dimanche où il a appelé à une révolution islamique de type iranien en Égypte ont été vivement critiquées par les partis d’opposition laïques.
«Ceux qui aiment l’Egypte devraient appeler à des réformes plutôt qu’à la révolution», a déclaré Ali al-Selmi, membre du Comité exécutif du Parti Wafd. «Les révolutions détruisent les gens plutôt que les régimes.» Lors du séminaire de dimanche, Saleh aurait appelé à «une révolution comme celle qu’a connue l’Iran en 1979 et qui a renversé le Shah qui dirigeait le régime le plus fort du Moyen-Orient à l’époque.»
Al-Selmi a également condamné les appels qu’aurait faits Saad Emara, un Frère musulman, lors du même événement, à l’organisation de sit-in pacifiques le jour des élections législatives qui auront lieu le mois prochain. «Les gens devraient participer aux élections d’une manière positive», a dit al-Selmi.
Nabil Zaki, du parti Tagammu, a quant à lui affirmé que les Iraniens ont souffert de la révolution : «Ils souffrent de l’autoritarisme pratiqué au nom d’Allah».
Mohamed Aboul Ela, vice-président du Parti nassérien, est d’accord : «Nous avons besoin de démocratie, pas de révolutions». Il a également appelé à une «participation positive» du public aux élections.
Pour sa part, Fouad Sekina, vice-présidente du Parti du front démocratique, a déclaré : «Nous avons besoin de révolutionner la démocratie.»
George Ishaq, membre de l’Association nationale pour le changement, un groupe pro-réformes, s’est dit «étonné» par les déclarations récentes des Frères musulmans. «Ils disent qu’ils veulent un état civil, pour ensuite appeler à une révolution islamique. Que veulent-ils exactement ?»
Depuis les années 1970, les Frères musulmans ont renoncé à la violence, appelant plutôt à une réforme politique à travers la participation politique. Depuis lors, cette organisation qui promeut l’adoption de la loi islamique a participé activement à presque toutes les élections nationales en Égypte.
(via là)
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