’Europe a basculé dans le libéralisme

’Europe a basculé dans le libéralisme

Les postes de la nouvelle commission de Bruxelles ont été attribués cet été. Aux postes clé de cette commission ont été élus de nouveaux responsables politiques. La concurrence revient à une néerlandaise dont le surnom est en lui-même un programme (Nickel Neelie, la dame de nickel), le marché intérieur à un Irlandais ou le commerce extérieur à un Anglais. Tous ces responsables politiques ont une énorme conviction en commun : ils sont persuadés que le libéralisme est bien supérieur au socialisme.
La nouvelle Europe à 25 a donc basculé dans le libéralisme de type anglo-saxon. Les libéro-sociaux ou les socio-libéraux franco-allemands sont mis sur la touche. L’Europe à 15 croyait encore à la supériorité des interventions de l’État sur le Marché. L’Europe à 25 n’y croit plus. Elle croit à la supériorité de la libre entreprise. Une étape économique fondamentale a été franchie pour l’Europe, donc pour la France.
Cette évolution peut être analysée comme une importante perte d’influence politique du couple franco-allemand. Dans l’Europe à 15, le couple franco-allemand arrivait à imposer ses vues, même si les autres pays n’étaient pas d’accord. Il arrivait par exemple à imposer un pacte de stabilité qu’il s’empressait de ne pas respecter quand ça l’arrangeait. Ou l’on oubliait d’appliquer dans son propre pays les lois libérales votées à Bruxelles. La France suivie par l’Allemagne s’opposait politiquement aux USA, même si de nombreux pays ne le désiraient pas.
Dans l’Europe d’aujourd’hui, c’est fini, le pouvoir politique a basculé ; le couple franco-allemand n’est plus majoritaire et cette Europe risque par exemple d’être bien plus proche des USA. Un bon bouclier américain vaut mieux qu’une mauvaise défense européenne.

Pas de liberté sans concurrence

La composition de la commission montre aussi que l’Europe a basculé dans le libéralisme. En France, les médias, les syndicats et une grande partie du monde politique critiquent sans restriction cette plongée dans ce qu’ils appellent ultra-libéralisme, libéralisme pur et dur, libéralisme sauvage. Le substantif « libéralisme » ne peut pas être utilisé sans un qualificatif dévalorisant. Alors que dans tous les domaines de la vie courante, la France renforce tout ce qui peut augmenter – ou mieux, protéger – les libertés individuelles, dans le domaine économique la France fait l’inverse. La liberté d’entreprendre est en permanence limitée par des lois nouvelles. L’opinion publique, travaillée par les médias, va donc avoir l’impression que cette évolution vers l’économie de Marché, vers la liberté d’entreprendre, est une mauvaise chose. Elle va regretter d’avoir mis en place l’Europe. Or c’est au contraire une excellente évolution.
La dame de Nickel de la commission de Bruxelles va d’abord veiller à ce que les interventions de l’État français ne s’opposent pas à la libre concurrence, principe de base de la construction européenne. Finis les monopoles d’État à la française, comme la Poste, EDF ou la SNCF, monopoles où l’État distribue sans compter des avantages « sociaux ». Les actuels privilégiés ne pourront plus l’être. On comprend qu’ils s’opposent à cette évolution par des grèves. Ils savent que si les postiers français sont moins compétitifs que les postiers néerlandais (libéralisés par la dame de Nickel) ce seront finalement les postiers néerlandais qui distribueront notre courrier en France.
Ce que nos médias, nos syndicalistes ou nos hommes politiques oublient de dire, c’est que la concurrence contraint tous ceux qui travaillent à fournir le meilleur service possible au moindre coût, simplement pour ne pas être éliminés de la compétition. La concurrence contraint tous ceux qui y sont soumis à innover sans arrêt, pour être les meilleurs. Seule la liberté d’entreprendre soumise à la concurrence, seul le libéralisme, sont capables de donner au pays un développement rapide. Le PIB augmente, le chômage diminue et tout le monde en profite, le pauvre plus que le riche. Car il vaut mieux être pauvre dans un pays riche que dans un pays pauvre…

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Comments (4)

  • Jean-Michel Répondre

    Je me prends à rêver: Alors, c’est donc bientôt fini, l’enfer des cotisations sociales qui pénalisent ceux qui gagnent de l’argent? Revivra-t-on enfin une vraie concurrence entre les pourvoyeurs de services semblables? Pourra-t-on enfin faire de son argent ce que l’on veut? La fortune serait-elle au bout du chemin? Jean-Michel, de Belgique

    9 septembre 2004 à 10 h 11 min
  • Un avis comme un autre Répondre

    On ne sait pas vraiment si l’europe a basculé dans le libéralisme, mais pour ce qui est l’anarchie ça c’est sûr qu’elle s’y vautre. Au secours, on a volé mon argent, mon PAUVRE argent, etc ….. Un ami qui vous veut autant de bien que de mal selon le principe de la parité !

    8 septembre 2004 à 23 h 00 min
  • shadowsong Répondre

    pour répondre à weynich francis, le NON s’impose pour barrer la route de la Turquie, avant tout autre considération. c’est une question de survie.

    8 septembre 2004 à 0 h 44 min
  • weyrich francis Répondre

    Les réalisations de l’Europe à la Chirac, l’importance attribuée à l’instauration de l’Euro alors que la mise sur pied d’une défense européenne commune aurait été plus urgente, pa exemple, le non respect des décisions de Bruxelles quand cela arrange la France et l’inverse lorsque elles lui sont favorables, m’avaient, jusqu’à la lecture de cet article, incités à voter NON au prochain referendum. Le libéralisme qui s’imposerait après l’élargissement de l’Europe, avec la contrainte à laquelle la France serait soumise de sortir de son étatisme, de sa centralisation, de son syndicalisme politique nuisible, de son totalitarisme, voudrait qu’on vote OUI. Pour parfaire son opinion avant ce vote il serait intéressant que d’autres articles clarifiant cette dualité soient publiés dans les prochains numéros. Bien à vous.

    7 septembre 2004 à 17 h 54 min

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