Europe, USA, Moyen-Orient, Russie, Chine : les évènements de l’année 2011 sont-ils les prémisses du monde du XXIème siècle ?

Europe, USA, Moyen-Orient, Russie, Chine : les évènements de l’année 2011 sont-ils les prémisses du monde du XXIème siècle ?

Durant l’année 2011, nous aurons vu l’avènement de ruptures géopolitiques majeures.

En Europe la crise financière a montré qu’une monnaie unique sans union économique et fiscale n’était pas viable, car les mauvais élèves ont trop longtemps vécu à crédit sous le parapluie des bons élèves. Concernant la France, nous avons énuméré nos handicaps : 160 milliards de dépenses non justifiées, une industrie ayant perdu 50 % de son potentiel, des prélèvements excessifs paralysant l’investissement et l’emploi. Le duo franco-allemand est déséquilibré avec un partenaire dont tous les voyants sont au vert. Pour nous le chemin de la réforme sera rude.

L’Europe doit aussi faire face à une Grèce en faillite et proche du chaos, à une Italie, à une Espagne et à un Portugal, tous soumis à des disettes sévères. Pour l’Europe, la minute de vérité est proche, très proche.

Aux Etats Unis, l’année 2011 aura été une année difficile avec des déséquilibres économiques et financiers de même ordre que ceux de l’Europe, mais Washington bénéficie de plusieurs atouts :

  • Un gouvernement fédéral relativement fort malgré un Congrès hostile à Obama et une banque centrale, la Fed, qui peut émettre de la monnaie.

  • Un taux de prélèvement de 35 % du PIB, 10 points de moins que la moyenne européenne, qui permettrait un relèvement à 37 % du PIB, chiffre dont les Français rêveraient. Ce serait possible, mais les Républicains s’y opposent !

  • Enfin et surtout, un statut de première puissance mondiale tant sur le plan économique que militaire. Cette puissance est contestée par la Chine et mise à mal au Moyen Orient, mais elle demeure encore.

Venons en au Moyen Orient qui s’est révélé comme la poudrière 2011. Au sud de la Méditerranée, les révolutions dites démocratiques tournent à l’islamisme militant, et les pattes de velours de leurs dirigeants ne doivent pas faire illusion, alors que les économies régressent jour après jour.

A ces révolutions, s’ajoutent la guerre civile en Syrie, le cas iranien, les retraits américains en Irak et en Afghanistan.

Tel est le triste bilan 2011 qui rend difficile les prévisions 2012 concernant ce Moyen Orient qui est doté, rappelons-le, des 2/3 des réserves de pétrole, cet or noir essentiel à nos civilisations.

Devant ces constats, les scénarios 2012 ne pourront pas être très positifs. Terminons ce panorama par les deux géants que sont la Russie et la Chine.

La Russie ne représente certes que 150 millions d’habitants, mais c’est une grande puissance géopolitique pour trois raisons : sa superficie, ses ressources naturelles, ses capacités de modernité. Certes, Vladimir Poutine se révèle souvent dictatorial et les opposants se manifestent souvent, mais les élites sont là et le pays progresse jour après jour. Pour la France et l’Europe il n’y a ni présent, ni avenir sans rapprochement continu avec la Russie.

Enfin nous avons la Chine, géant démographique, géant industriel, et géant financier. Un milliard et demi d’habitant : il n’y pas de référence historique permettant de savoir comment gérer un tel ensemble. Si nous jugeons, c’est avec nos yeux d’Occidentaux alors qu’eux aussi nous jugent avec une certaine commisération, reflétée par l’agence Dagong nous comparant presque à des rois fainéants qui devraient se réveiller pour sortir de la crise. Les Chinois travaillent et innovent : c’est un défi auquel nous devons faire face avec lucidité, car pour eux, nous ne sommes pas un modèle.

Retrouvons les vertus de nos anciens et dirigeons-nous vers le chemin, certes étroit mais indispensable, du renouveau.

Hubert Beaufort

avec l’aimable autorisation de Radio Notre-Dame

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Comments (1)

  • Anonyme Répondre

    Le grand problème de l’Europe est fondé sur des points clés : Nous aurions dû rester plus longtemps encore en comité restreint des 7 ou des 9 pays en créant des partenariats spécifiques avec les autres pays satellisés dans un premier (grand) temps. Ensuite, nous aurions dû créer une CONFEDERATION des états européens (CSE) qui a l’avantage d’être plus souple qu’une fédération en accordant plus d’autonomie à chaque pays membre. Puis nous aurions dû nommer un président de la Confédération avec un gouvernement. Tout a été fait à l’envers et même pas terminé… Preuve que nos politiciens sont des incapables. Les USA ont traversé une mauvaise passe mais s’en sortiront grâce à leur union, l’isolement géographique de leur continent (notamment vis à vis des pays musulmans), et au patriotisme forcené de leurs citoyens. Le Proche Orient reste un poudrière et les Israëliens sont sur les starting blocks pour frapper l’Iran qui, lui, va étendre son influence marquée vers l’Irak et la Syrie. Le nazislamisme a de beaux jours devant lui ; il avance bien en Afrique du Nord. Et les Russes ont aussi contaminés. En ce qui concerne le pétrole, on sait le fabriquer de synthèse (travail bactérien forcé) et nous avons seulement besoin du pétrole arabe pour créer des besoins chez eux et les tenir économiquement comme clients. De plus la technologie évolue et nous sommes au début de la mutation “oil free”. Il est un fait que notre salut est vers la recherche et l’innovation, mais il faut bosser… Les Russes devraient être nos alliés, mais le peuple Russe n’a pas dit son dernier mot (entre deux bouteilles de Vodka) sur l’oligarchie évidente de ses dirigeants tsaristes qui jouent un jeu étrange. Quant à la chine, elle va bientôt avoir mailles à partir avec ses coolies qui réclament de + en + un confort de vie et des assurances avec un meilleur salaire. Sa technologie n’est pas si avancée pour l’instant, quoi qu’on en fantasme. Et elle a des fous hystériques dans son arrière court : La Corée du Nord… Bref, en tous cas, moi je vois un gros clash mondial vers 2017 quand toutes les causes (internes, externes et pêtage de diode) seront réunies et actives. On ferait donc bien de se préparer à faire bloc dans nos politiques, nos esprits et nos valeurs en Europe.

    21 février 2012 à 9 h 33 min

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