Henri Guaino, Commissaire général au Plan de Relance

Henri Guaino, Commissaire général au Plan de Relance

Le vendredi 23 janvier, « Le Figaro » donnait la parole à l’ancien Premier ministre espagnol José-Maria Aznar (qui promet de poursuivre en diffamation tous ceux qui relaieront la rumeur de sa paternité de la fille de Rachida Dati…) et, le lendemain, au conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino.
Nous avons ainsi, apparemment – dans ce journal de droite écrit par des journalistes de gauche –, deux points de vue différents sur la crise et son traitement. L’un « libéral » et l’autre « dirigiste ».

Bien sûr, je préfère celui qui dit : « Pour sortir de la crise, il faut plus de libéralisme », que celui qui dit vouloir « refonder le capitalisme » avec « un État qui entreprend, qui investit, qui innove… », tout en continuant à instruire et à protéger. Si l’État « refondé » entreprend, investit et innove aussi bien qu’il instruit et protège, ça ne va pas être triste !

Un plan de relance pour rien

L’État « refondé » sera encore plus gros, plus large, plus gras, et forcément plus prédateur. L’État-Providence est au bord de l’apoplexie, en grave surcharge pondérale, et tout ce que le docteur Guaino trouve pour le soigner, c’est de le gaver ! Cela ressemble à l’entêtement des experts du Gosplan, du temps (béni) de l’ex-URSS, quand chaque année il fallait bien constater que les récoltes étaient toujours plus mauvaises. Mais l’ordonnance était toujours la même : il convenait d’accroître le nombre des tracteurs et la quantité de sacs d’engrais ! Alors qu’il eût suffi de revenir sur la soviétisation, avec ses kolkhozes et ses sovkhozes…

Pourtant, ce qui frappe aussi en lisant ces deux entretiens, c’est que ces deux personnages sont d’accord sur le fait qu’il faut « sauver les banques ». Espérons qu’un jour « Le Figaro » donnera la parole à quelqu’un qui pense le contraire…
Et ne croyez pas que je sois seul dans ce cas ! Beaucoup de bons auteurs, en France comme aux États-Unis, sont de cet avis (voir en particulier <www.fahayek. org>). Cette factice diversité de points de vue s’inscrit donc, en fait, à l’intérieur de la pensée unique, dont on sait qu’elle a toujours tort…

On remarquera que les marchés financiers, dont les cours reflètent quand même les opinions et les décisions d’une multitude d’opérateurs, pensent également très fort que les plans de relance sont des munitions tirées pour rien.

Certains disent qu’elles ont été tirées trop tard. Et en quantité insuffisante. Je crois exactement le contraire. D’ailleurs est-il bien prudent de vouloir reconstruire les digues quand des répliques du tsunami menacent encore ?

[Voir aussi : www.dumait.fr]

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Comments (6)

  • IOSA Répondre

    La REVOLUTION serait elle dans la rue ?

    C’est con, car il n’y a même plus de pavés dans les villes !

    1 février 2009 à 19 h 29 min
  • sas Répondre

    Bonne analyse ben….

    et de rajouter : on  ne s arrange jamais avec ceux qui ont echoués…..donc au lieu de reinvestir a perte dans les banques…..on injecte directement le pogon dans les sociétées et et les particulier par un outil qui s appelle l institut d émission….et on faillit les enclumes qui ont perdu des millions et ce depuis des années….

    on relance l’économie à partir d une page vierge…..la sociétée française et l ultraliberalisme n’a pas besoin de banques……pas plus que l europe a besoin à ce jour et par les nouvelles lois funestes……de parlements….

    virons tout cela réorganisons et faisons de véritables économies….

    …..le monde financier francais qui exigent de touche leurs primes et bonus pour 2008 ???????

    impensable…..et immorale les prochaines grèves partiront des banques …..c’est sure

    sas

    31 janvier 2009 à 13 h 29 min
  • Ben Répondre

    Les plans de relance ne sont pas des munitions tirées pour rien. Elles sont tirées pour achever de détruire le reliquat de prospérité et de liberté individuelle. Relancer en taxant? Taxer, c’est appauvrir, parfois jusqu’à la stagnation ou la destruction totale. La relance prétend investir mais l’argent de cet investissement vient d’une hausse des taxes. Donc on prétend relancer en appauvrissant, en faisant stagner ou en détruisant des entreprises. Même si l’état en renfloue vraiment quelques-unes, il en ruinera d’autres.

    Et il ne sauvera que celles qui lui lèchent les bottes, ou celles qu’il compte acheter ou diriger. Retirez l’état du commerce pour le sauver. Extirpez l’état et ses impôts de notre vie.

    30 janvier 2009 à 14 h 36 min
  • sas Répondre

    un pure produit de l inspection des finances…..en plus passé par le crédit lyonnais…..

    c’est dire si c’est un bon ce guano….heu  pardon Guaino…

    SAS

    28 janvier 2009 à 23 h 52 min
  • Magny Répondre

    Bravo , exactement ce que j’ai toujours pensé depuis le début de la crise : vitesse et précipitation au lieu de la patience et de la prudence . Nous avons élu épiméthée à l’Elysée : je réalise mes ( toujours bonnes ) idées , et vous vous débrouillez pour que la réalité colle avec !

    Même sans avoir aucune notion des mécanismes économiques : qui peut soutenir que de récompenser ceux qui ont fauté puisse améliorer la civilisation , non mais franchement ? Quand on fait une bêtise on se fait punir quand on est mineur , on assume quand on est majeur . Les banques relèvent d’un autre statut , celui de la vache sacrée : j’ai tous les droits et vous avez tous les devoirs .

    28 janvier 2009 à 16 h 09 min
  • Florin Répondre

    Tout à fait d’accord pour que celui qui a commis une erreur la paie.

    De là, à dire qu’il faut laisser couler les banques … (beaucoup d’entre elles, juste par effet de domino),
    j’en suis plus très sûr.

    Votre argent, M. Dumait, se trouve-t-il sous un matelas ? au frigo ? ou dans votre garage peut-être ?

    28 janvier 2009 à 15 h 10 min

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