L’aventure de Renault au Maroc

L’aventure de Renault au Maroc

Les industriels français sont depuis toujours parmi les plus performants du monde. Et ils continuent à l’être.

Je parlais, la semaine dernière, de la Berline Peugeot 308. Mais l’histoire de Renault montre tout autant le dynamisme de nos industriels.

Louis Renault (1877-1944) est un passionné d’électricité et de mécanique. Il installe un atelier au fond du jardin de la propriété de ses parents située dans l’île Seguin à Boulogne Billan­court.

En 1898, il y construit sa première voiture en ajoutant une quatrième roue, une boîte de vitesse et une marche arrière à un tricycle de Dion-Bouton.

Le 24 décembre 1898, il remonte la rue Lepic à Paris sous les acclamations de la foule et il vend ses premières voitures le jour même.

Le 25 février 1899, il fonde avec ses frères l’usine Renault qu’il installe dans l’île Seguin.

En 1902, les usines Renault s’étendent déjà sur 7 500 mètres carrés.

En septembre 1914, 1 200 taxis Renault sont réquisitionnés par l’armée. Ils deviendront les fam­eux « taxis de la Marne ».

En 1922, Louis Renault met en place la première chaîne de montage industrielle à Boulo­gne et, en 1929, commence la construction de la grande usine Renault sur l’île Seguin.

Renault et Citroën vont devenir les deux constructeurs d’automobiles européens capables de tenir tête à l’immense entreprise Ford.

De 1929 à 1992, la vaste usine Renault occupait pratiquement toute l’île Seguin à Boulogne Billancourt, sur une surface de 11 hectares. Et c’est alors la plus grande usine de France, avec plus de 30 000 salariés.

Pendant la dernière guerre, les usines Renault ont été obligées de travailler pour les Allemands. À la Libération, Louis Renault a été accusé de collaboration et l’usine a été nationalisée.

L’usine a cessé sa production le 31 mars 1992.

L’aventure de Renault au Maroc est tout aussi intéressante.

Le 2 février 1928, Renault s’implante au Maroc avec la création de l’AMAR (Agence Maro­caine des Automobiles Renault). Cette entreprise vend aux Ma­rocains des voitures fabriquées en France.

En 1952, Renault construit une première usine à Casablanca. Elle assure le montage de toutes les pièces importées de France. Aujourd’hui, cette société dont Renault possède 80 % du capital, produit 80 000 véhicules par an dans une usine employant 1 400 salariés.

Le 28 juin 1959, le gouvernement marocain crée avec l’accord de Renault la SOMACA (Société Marocaine de Con­struction Automobile). En 1966, Renault passera un contrat avec l’entreprise qui va assembler de nombreuses voitures de la marque.

Le 29 avril 2005, Carlos Ghosn devient PDG du groupe Renault. En septembre 2005, il signe un accord avec le Roi du Maroc. Ils vont construire une importante usine Renault à Tanger.

En octobre 2013, Jacques Prost, directeur de Renault à Tanger et le ministre marocain de l’Indus­trie inaugurent la deuxième chaîne de fabrication de l’usine. L’usine emploie plus de 5 000 salariés et bénéficie de nombreux avantages.

Avantages fiscaux accordés par le gouvernement marocain : pas d’impôt sur les sociétés pendant 5 ans, puis impôts réduits. Sup­pression des taxes à l’exportation. Avantages salariaux tout aussi importants.

Le salaire moyen des employés de Renault à Tanger est de 250 euros par mois, nettement plus élevé que les salaires des autres entreprises marocaines. Alors que le salaire moyen des employés de Renault en Rou­manie dans l’usine de Pitesti, totalement saturée, est de 500 euros par mois.

Renault Tanger est actuellement la plus grosse usine d’Afrique. Aujourd’hui, 340 000 voitures y sont produites par an. Seule­ment 10 % de ces voitures sont destinées au Maroc et 90 % sont exportées dans le monde entier, mais surtout en Europe et en France. Où leurs prix sont bien inférieurs au prix des voitures fabriquées en France… 

Bernard Trémeau

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