Les critiques politiques et syndicales contre Sarkozy

Les critiques politiques et syndicales contre Sarkozy

La réunion prévue le 16 février avec les partenaires sociaux a eu lieu. En Guadeloupe, département français, le premier mort est tombé. Nicolas Sarkozy monte donc en première ligne. Il parle.

Il maintient le cap, c’est évident : pour relancer l’économie, il faut favoriser la production. Priorité reste donc donnée aux investissements. Mais il annonce en même temps qu’il ne faut pas laisser sur le bord de la route ceux qui sont touchés par la crise financière sans avoir de protection sociale. Il leur consacre 2,6 milliards d’euros. Une faible partie du PIB. Il a raison d’agir ainsi.

Il est intéressant d’analyser les réactions des responsables politiques et des responsables syndicaux aux discours du président.
Olivier Besancenot et les nombreux groupuscules à la gauche de la gauche proposent des augmentations massives de salaires. Une augmentation de 30 % semble même être retenue par Olivier Besancenot. Les 2,6 milliards offerts sont donc totalement ridicules pour eux.

Le Parti socialiste, débordé sur sa gauche et avec le centre occupé par le Modem, prend un virage à gauche toute, pour survivre. Martine Aubry propose donc, une relance keynésienne par la demande, avec une augmentation massive des salaires.

Le Modem, pour exister, critique les petits 2,6 milliards, en oubliant ce qui a déjà été engagé avant le discours. Il propose une augmentation encore plus massive des interventions de l’État, donc une aggravation du déficit budgétaire.
L’UMP approuve en pratique les discours de son président.
Signalons enfin à droite de l’UMP une manifestation de rue : elle réclamait l’abandon par la France de l’euro et le retour au franc, alors que 75 % des Français veulent conserver l’euro.

Toutes ces réactions politiques sont bien évidemment motivées par le désir de conquérir ou de ne pas perdre un électorat. En France, pays où l’information économique est en retard de 30 ans, on a en effet tendance à voter pour celui qui propose une augmentation de salaires, mais par pour celui qui propose d’aider les entreprises…

Les réactions des partenaires sociaux sont tout aussi intéressantes à analyser.

Les syndicalistes responsables de la grève en Guadeloupe sont débordés sur leur gauche par des « jeunes
». Ces émeutiers font maintenant des barricades, brûlent les voitures, pillent les magasins et même tirent à balle, faisant le premier mort. Les syndicalistes accusent bien évidemment la France d’être responsable de tout. Mais ils répètent les appels au calme. Qui sème le vent récolte la tempête.

Les syndicalistes métropolitains critiquent le discours du Président et son refus d’augmenter les salaires. Mais ceux qui sont dans les entreprises se rendent compte des difficultés que ces entreprises rencontrent en France. Leur critique est finalement assez nuancée.

Par contre, Laurence Parisot, présidente du MEDEF, a pris une position très critique vis-à-vis du gouvernement. Bien plus que celle des syndicats de salariés ! Elle sait en effet que l’immense majorité des entreprises françaises, petites et moyennes, sont au bout du rouleau, car elles ne sont plus compétitives. Elles étaient en difficulté bien avant la crise financière commencée en août 2007. Elles le sont encore plus aujourd’hui.

Car l’inflation pesant sur les coûts de production en France depuis 1969 est bien plus forte que celle alourdissant les coûts allemands. Laurence Parisot est très pessimiste sur l’avenir de l’économie française et réclame bien plus « d’aide » aux entreprises.

Elle ne demande pas le seul remède efficace, la sortie de l’euro, remède que propose une certaine droite française, pour des raisons bien plus idéologiques qu’économiques. Le retour au franc avec un cours flottant le liant à l’euro produirait une dévaluation d’environ 20 % du franc (voir le blog de Jean-Pierre Chevallier). Mais politiquement, une telle opération est totalement impensable dans l’état actuel de notre opinion publique. n

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Comments (6)

  • sdez Répondre

       

    On voit bien que cette politique monétaire est celle de la fuite en avant  ! L’Europe institutionnelle se construit en plus sur la base de coups de force,  cas du Traité de Lisbonne approuvé au mépris du vote souverain des Français en 2005, pour des dispositifs qui en plus ne nous permettent pas d’affronter la crise…La plupart des solutions envisagées ne peuvent l’être sans une nouvelle consultation des parlements nationaux: on paie l’absence de souplesse, dénoncée par les nationalistes, souverainistes ou postgaullistes etc…

    La question centrale est celle de la dette  et des intérêts de la dette dans nos économies…Pas de salut tant qu’on ne la met pas sur la table, c’est-à dire tant qu’on n’affronte pas les véritables rentiers qui ont mis les finances publiques des Etats sous leur tutelle. En 1973, la France confie la gestion de sa dette publique au secteur bancaire privé, nous sommes alors dans la pente…la financiarisation de l’économie ne tombe pas du ciel!

    Vous parlez de retour au Franc pour dévaluer, il y a une autre solution que je propose sur mon blog dans le cadre francophone.

    http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com/

    1 mars 2009 à 17 h 55 min
  • Bellar Répondre

    Heff

    Je n’avais pas suivi cette info, merci de l’annoncer,  puisque nous croulons sous les millions d’euros, il est légitime d’en faire bénéficier les voisins qui nous inondent  "d’herbe"   trés bénéfique pour  nos petits étudiants  : c’est ça la solidarité et "  l’échange"  en matière d’éducation…

    28 février 2009 à 9 h 47 min
  • HEFF Répondre

    Maroc/éducation : prêt de la France :

    La France a décidé d’octroyer un prêt de 50 millions d’euros en faveur de la réforme du système éducatif au Maroc, a annoncé aujourd’hui le ministre français de l’Education, Xavier Darcos, lors d’une visite à Rabat.

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2009/02/26/01011-20090226FILWWW00711-maroceducation-pret-de-la-france.php

     

    27 février 2009 à 4 h 27 min
  • sas Répondre

    merci bachelot….

    budget de la meynard 295millions d euros dont 180 MILLIONS DE MASSE SALARIALE POUR 2200 emplois…..

    la sécu distribue(stat insee) localement (395 millions d euros) alloc, rmi,etc,etc

    les infirmières ici viennent en 4X4 ML MERCEDES OU BMW X6 pour faire 2 piquouzes par jour…..

    arrêtez avec cet arrosage inutile et corrompant…..

    nOUS AVONS JUSTE BESOIN DE L APPLICATION STRICTE DES LOIS DE LA REPUBLIQUE A TOUS…. 

    25 février 2009 à 22 h 48 min
  • Florin Répondre

    Bon, c’est bien beau tout ça … mais en attendant, personne ne m’a expliqué pourquoi la banane au supermarché coûte plus cher aux Antilles qu’à Paris … Seul M. Hayot pourrait nous le dire … mais je crois qu’il est bien occupé en ce moment, et surtout qu’il ne passe pas par ici … C’est dommage, il en rigolerait comme un fou … On veut, komdab, réduire les charges des entreprises … tout bénéf pour lui ! … Les gens demandent 200 euros de plus par mois … il se frotte les mains, ça va ensuite tomber dans son escarcelle … tout bénéf, une deuxième fois …. Morts ou vifs, les p’tits nourrissent les supergros … Darwin disait donc vrai – vivement la jungle … et les marigots remplis de crocos …

    On a beau être de droite, ça donne envie de vomir.

    Les Américains, pas socialos pour deux sous, ont vu, dès le 19ème siècle, le danger des monopoles, et ils ont légiféré là-dessus.

    La France a laissé les DOM à 3-4 mafieux, qui y font la loi.

    Eh bien, maintenant on paie.  Et l’on est loin d’avoir fini.

    25 février 2009 à 21 h 07 min
  • HEFF Répondre

    Santé: Bachelot veut consacrer "deux fois plus d’argent aux habitants des Antilles" qu’à la métropole :

    "Dans le plan d’investissement" sur la santé, "j’ai décidé par tête d’habitant de consacrer deux fois plus d’argent aux habitants des Antilles qu’à un habitant de la métropole", a déclaré dimanche Roselyne Bachelot lors du "Grand Jury" RTL-Le Figaro-LCI.

    "On a un devoir de solidarité avec la Guadeloupe", a expliqué la ministre de la Santé. "Pour ma part, je veux vraiment accélérer l’effort que je fais pour la Guadeloupe".

    "A ma place de ministre de la Santé, c’est ce que je veux faire: faire du concret et pas faire du déclamatoire comme le fait actuellement l’opposition", a ajouté Mme Bachelot. "Véritablement, il faut mettre le paquet".

    http://fr.news.yahoo.com/3/20090222/tpl-social-dom-guadeloupe-bachelot-cfb2994.html

    25 février 2009 à 16 h 45 min

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