Les électeurs de droite face à leurs représentants

Les électeurs de droite face à leurs représentants

Dimanche 11 juillet, l’UMP Jean-Frédéric Poisson a été battu par la candidate écologiste lors d’une législative partielle à Rambouil­let. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas une bonne nouvelle !

Même si le discours de Jean-Frédéric Poisson ne me semblait pas suffisamment « droitier », celui d’Anny Poursinoff contient à peu près tout ce que nous combattons dans ces colonnes.

Malheureusement, cette défaite ne me semble pas surprenante : Poisson est l’archétype de ce député authentiquement de droite qui, pour complaire au parti qui l’a fait élire, a mis de « l’eau dans son vin »… dans des proportions telles que le vin a pris le goût de l’eau !

Jean-Frédéric Poisson, représentant éminent de la tendance catholique au sein de l’UMP, s’était par exemple opposé à la libéralisation du travail dominical. Peu importe ici le bien-fondé de cette position. Ce qui compte, c’est que Poisson a finalement décidé de se ranger à l’avis du parti, favorable à cette libéralisation. Comment ses électeurs n’auraient-ils pas pris ce ralliement pour une trahison ?

Depuis des décennies, les électeurs de droite sont trahis par leurs représentants. Quand donc ces derniers comprendront-ils que, tôt ou tard, cela doit se payer au plan électoral ?

Pour bien nous faire comprendre qu’il s’agit d’une mauvaise nouvelle, le président du groupe radical de gauche à la région Ile-de-France a déclaré qu’il s’agissait d’une « condamnation de la politique liberticide et ultralibérale mise en œuvre par le gouvernement Fillon ». Je dis bien : liberticide et ultralibérale !

Cette élection montre aussi le poids des minorités convaincues dans une élection. Ce qui a fait défaut à Jean-Frédéric Poisson, c’est précisément les électeurs les plus proches de lui. Le système électoral actuel est certes un système de masse. Mais, au sein ou en dehors des « partis de gouvernement », un discours clair de personnes convaincues peut motiver ou démotiver quelques centaines d’électeurs et, ainsi, faire la différence.
Cet avertissement, qui ne changera évidemment pas l’équilibre à l’Assemblée nationale, pourrait donc être utile à la droite si celle-ci en déduisait qu’elle doit impérativement tenir ses engagements électoraux.

Dans l’état actuel du rapport de forces en France, la gauche ne peut pas gagner. En revanche, la droite peut parfaitement perdre
: il suffit pour cela qu’elle ne parvienne pas à convaincre ses électeurs qu’elle a fait ce qu’ils souhaitaient. Qui peut dire que ce danger n’existe pas ?

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Comments (4)

  • GUS Répondre

     

         Jamais un député ne devrait faire plus de deux mandats : comme le Président… Etre député, ce n’est pas un métier, c’est une mission, transitoire… et çà renverrait tous ces bavards devant leurs électeurs, et, là, çà devient risqué…

    18 juillet 2010 à 17 h 47 min
  • pi31416 Répondre

    «Les fossoyeurs dans la fosse.»

    Sur l’air et les paroles (à part un seul mot) du «poinçonneur des Lilas», changez juste «poinçonneur» pour «fossoyeur» et vous l’avez, le tube de 2012 (et au-dela?).

    C’est un miracle, mamadou lilas !  (J’espère que vous comprenez l’arabe ? c’en était).

    18 juillet 2010 à 13 h 58 min
  • solweg Répondre

    Je suis contente que Poisson se soit noyé. Il est certain qu’il ne sera pas le seul. Les gens qui ont voté pour la droite entendent que leurs convictions soient prises en compte. Poisson n’en a pas tenu compte, il n’a pas tenu ses promesses, ses électeurs l’ont abandonné. Bien fait.

    A Rambouillet Poisson a fait élire une fanatique. Bien fait. A Rambouillet, on va s’en mordre les doigts.

    Je suis contente que le traître Poisson ait été largué et que Rambouillet soit passé à gauche. Les bobos, les nantis, les BCBG vont se donner des frayeurs. Chacun a ce qu’il mérite.

    On est écoeuré par ces UMP prompts à faire n’importe quoi comme de Sarko qui a nommé tant et tant de socialistes aux commandes qu’on se demande bien pourquoi on ne voterait pas directement pour la gauche.

    Les fossoyeurs dans la fosse.

    17 juillet 2010 à 16 h 08 min
  • Anonyme Répondre

    **** Les électeurs de droite face à Dieu **** Et Dieu dit à Moise : “Tu sanctifieras le jour du Seigneur” 3ème commandement de Dieu. Et l’électeur de répondre “j’ai le droit de faire ce que je veux”, de MON dimanche. Je suis le maître, je n’aurai d’autre souveraineté que la mienne. Et le représentant de l’autorité qui vient d’en bas de s’incliner devant l’homme qui se fait Dieu. Le peuple est souverain, Dieu est le non souverain du monde moderne. Et Dieu se retire dans le silence. Il ne punit pas l’homme moderne, car le monde moderne est la punition. Troubadour

    14 juillet 2010 à 17 h 58 min

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