Non à la suppression des allocations familiales !

Non à la suppression des allocations familiales !

En cette période de difficultés financières pour notre pays qui nous rapprochent cha­que jour un peu plus de la catastrophe, il n’apparaît pas anormal de chercher à faire des économies, sans avoir à céder toujours à la facilité en créant de nouveaux impôts.

Seulement, il y a des économies très mal placées qui revêtent un caractère injuste, tout en voulant faire croire que c’est pour aller vers plus de justice sociale : il en est ainsi avec la loi récemment votée par l’Assemblée nationale concernant les allocations familiales.

Ainsi ces allocations seront divisées par 2 pour les parents gagnant plus de 6 000 euros par mois, et divisées par 4 pour ceux gagnant plus de 8 000 euros. 12 % des familles seront ainsi touchées.

Les économies réalisées s’élèveront à 400 millions d’euros la première année, puis 800 mil­lions par an.

Il est vraiment aberrant de taxer ainsi des familles qui sont souvent celles qui font le plus d’efforts pour élever au mieux leurs enfants.

Déjà, elles travaillent pour assurer l’avenir de leurs enfants sans laisser le soin à la société de le faire.

Elles paient partout « plein pot » pour la scolarité, la cantine… Et, pour elles, pas d’allocation spéciale, pas d’allocation de rentrée scolaire, pas d’APL, pas de logements sociaux…

On pourra rétorquer que ces dépenses sont compensées par une déduction fiscale à valoir sur l’impôt sur le revenu, mais c’est vraiment minime dans la plupart des cas, et cela devient quasiment négligeable en cas de longues études.

Les allocations familiales sont données pour les enfants et tous les enfants devraient y avoir droit par pure égalité, dans la mesure où les familles moins aisées perçoivent moult aides diverses, de façon à combler les inégalités.

Je trouve mesquin de taper sur les soi-disant riches : l’est-on vraiment quand on gagne 6 000 euros à 2 et qu’on a 4 enfants ? C’est symboliquement décourageant pour ceux qui se montrent capables de donner à la société des enfants aptes, de par l’éducation qu’on leur aura donnée, à devenir les citoyens responsables de demain.

Les familles dont les enfants sont placés en familles d’accueil continuent, dans 90 % des cas, à percevoir les allocations familiales, alors qu’elles n’ont plus les enfants dans leur foyer, puisqu’ils sont pris en charge par les conseils généraux – avec l’argent des familles à qui on supprime les allocations !

Comme il y a de plus en plus de placements, cela coûte de plus en plus : en 2011, le coût était de 6,9 milliards d’euros.

Des propositions de loi visant à verser les allocations familiales aux conseils généraux ont bien été discutées, mais il ne semble pas qu’elles aient été votées. Mais, ce qui est sûr, c’est que, l’an prochain, on économisera 400 millions d’euros sur le dos de familles méritantes, à qui on accordera seulement le mérite de payer toujours plus !

Françoise Moulin-Lerat

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Comments (1)

  • DESOYER Répondre

    Difficile de dire où est la justice!
    Pour un couple à plus de 15 000 € par mois, je serais d’accord pour qu’il n’ait pas d’allocations familiales pour les 2 premiers enfants, mais à partir du troisième, il mériterait des encouragements, sachant que certains, à revenu égal, ont 0 ou 1 enfant et ne préparent pas la France de demain ou, à tout le moins, l’économie de demain.

    12 novembre 2014 à 18 h 13 min

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