Parité fixe, inflation et coûts de production

Parité fixe, inflation et coûts de production

Quand deux pays, la France et l’Allema­gne par exemple, échangent des produits, il est évident que les coûts de production n’évoluent pas de la même façon des deux côtés de la frontière.
Soit les gouvernements décident de ne pas intervenir et le marché détermine le prix des produits échangés. Les prix des produits varient donc tous les jours, ce qui complique le commerce et la vie quotidienne entre les deux pays.

Pour cette raison, depuis 1945, les gouvernements allemands et français ont pratiquement toujours décidé de lier les deux monnaies par une « parité fixe ». Tant que cette parité n’est pas modifiée, les prix relatifs entre les deux pays ne varient pas. Les prix des produits importés restent identiques entre deux modifications de parité. Ce qui rend les échanges commerciaux au quotidien plus faciles.
Il ne faut surtout pas confondre le taux d’inflation global et le coût de production.

Le taux d’inflation global mesure l’évolution des prix dans les pays.
Le coût de production mesure l’addition des salaires, des fournitures, des charges sociales ou des impôts que doivent payer les entreprises avant de faire du bénéfice.

Si le prix proposé par l’entreprise est trop élevé, les clients n’achèteront pas et les prix au lieu de monter vont baisser… Alors que les coûts de production augmentent les prix diminuent. Et une augmentation des coûts de production peut ainsi être associée à une baisse globale des prix
Ce premier point précisé, un deuxième point tout aussi important doit l’être aussi. Depuis le 31 décembre 1998, une parité fixe lie le mark et le franc.
Cette parité est exactement de 1 mark pour 3,35 francs.

Le franc et le mark ont disparu, c’est évident, puisque l’euro les remplace. Mais la parité qui les lie depuis 1998 n’a pas disparu, elle. C’est tout aussi évident. Et c’est elle, et elle seule, qui détermine aujourd’hui le prix des produits que les Français achètent en Allemagne, ou des produits que les Allemands achètent en France.

Or, depuis 10 ans, les coûts de production augmentent plus rapidement en France qu’en Allemagne, de 2 % en moyenne tous les ans. Les prix français sont donc aujourd’hui de plus de 15 % supérieurs aux prix allemands.

La France se trouve actuellement dans la situation d’un pays qui a prolongé trop longtemps une parité fixe. Les acheteurs français préfèrent les Volkswagen aux Peugeot. La balance commerciale française devient un gouffre sans fond. Les producteurs français ne sont plus compétitifs, déposent leur bilan ou partent à l’étranger pour refaire des bénéfices. Les investisseurs préfèrent investir en Allemagne. Le chômage progresse.
Finalement, comme d’habitude, les spéculateurs interviennent à leur tour, car ils pensent que la situation ne peut plus durer longtemps. Et, avec la mondialisation de l’économie, ils disposent de sommes fabuleuses. Ils savent qu’ils vont gagner.

Il faut donc rapidement modifier la parité liant le franc et le mark à travers l’euro
. Ou sortir de l’euro, et laisser le marché déterminer la valeur relative des deux monnaies. Ce qui aboutit exactement au même résultat : une dévaluation du franc.
La disparition des monnaies n’a pas supprimé la parité fixe qui les lie depuis le 31 décembre 1998…

Partager cette publication

Comments (2)

  • HOMERE Répondre

    Je partage l’avis de Florin.

    Sur l’inflation : elle se situe au même niveau en Europe (inflation réelle et non perçue) depuis le passage à l’Euro sauf que l’inflation perçue est très importante à partir de cette époque,mais celle ci n’à pas de valeur comparée.

    On sait aussi que la parité fixe à des avantages pour les économies stables et faiblement inflationnistes et que les dévaluations compétitives du passé nous ont coûté cher.

    Il faut chercher les raisons ailleurs,mais les adversaires de l’Euro n’ont que des arguments politiques et non économiques.

    Le poids des services en France sont dans un secteur non concurrentiel alors qu’ils "pèsent" 42% des dépenses des ménages et affolent les compteurs.Le poids des produits manufacturés,objet essentiel du sujet,n’est que 31% du même budget et fortement concurrencé par les autres pays ce qui entraîne une baisse des prix à la consommation.

    Il vaut mieux chercher dans le poids fiscal  social et administratif si cher à notre pays plutôt que d’accuser à tort nos concurrents allemands.

    On aurait pu, à l’avènement de l’Euro,opter pour un régime intermédiaire avec un change fixe et des parités ajustables,c’est vrai.Les Etats ont estimé,à juste titre,que cette situation ne serait pas tenable pour les pays à faible compétitivité et relancerait l’inflation.Ils ont eu raison…..

    Maintenant,nous sommes nus devant les structures industrielles et équipements de base,ainsi que le quasi monopole des allemands dans les secteurs à forte valeur ajoutée,ce qui nuit gravement à notre balance commerciale….ceci est historique d’un laxisme effrayant de nos industriels d’alors plus préoccupés de leurs marges que de leur développement entrepreunarial (consultez les chiffres,ils sont affligeants et,hélas rédhibitoires) on en paye le prix aujourd’hui.

    Voilà mes chers enfants ce que nous aura légué l’incompétence conjuguée des Giscards (dit le diamant du nul),Miterrand (dit chaud lapin devant) et Chirac (dit cul de vache)

    15 août 2010 à 11 h 47 min
  • Florin Répondre


    Il faut donc rapidement modifier la parité liant le franc et le mark à travers l’euro
    .

    La même rengaine, mois après mois. Sans le moindre début de commencement d’argument un tant soit peu rationnel.

    Faudrait sortir un peu, Monsieur. Et regarder les produits de mémé-shampoing : trois fois plus chers en France (pays de fabrication) qu’en Allemagne.

    La monnaie n’y est pour rien. Juste la politique commerciale des requins. 

    11 août 2010 à 23 h 55 min

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *