Retraites : le livre vert de la Commission européenne

Retraites : le livre vert de la Commission européenne

La Commission europé­enne a publié le 7 juillet 2010 son « livre vert » annuel. Il est intitulé cette année « Vers des systèmes de retraite adéquats, viables et sûrs en Europe – (PDF)- ».

Le constat est lumineux. Dix-sept pays européens sont liés par un Marché commun sans droit de douane et une monnaie commune. Et chaque pays a son propre système de retraite.

Certains pays préfèrent la retraite par répartition : l’État vous prend par l’impôt une partie de vos revenus pour vous donner à 50 ans, 60 ou 67 ans une retraite jusqu’à votre mort.

D’autres pays préfèrent la retraite par capitalisation.
On oblige tous les mois à économiser une partie des revenus. Et l’âge de la retraite étant arrivé, on dispose d’un capital qu’on utilisera pour vivre. Si on n’a pas tout utilisé à sa mort, la femme ou les enfants en profiteront.

Certains pays, comme la France, préfèrent financer les retraites par des impôts prélevés sur les entreprises. D’autres pays, comme l’Allemagne, préfèrent la TVA.

Dans tous les pays, de très nombreuses professions ont leur propre système de retraite. Le système de retraite du cultivateur ou du médecin est différent de celui de l’employé des chemins de fer ou du fonctionnaire. Il est différent en Italie ou en France, et dans tous les pays d’Europe. Et dans chaque système de retraite, des retraites différentes existent : le conducteur d’un train n’a pas la même retraite que le contrôleur. Tel est le poids de l’histoire.

Enfin, chaque individu a son propre parcours. Certains restent toute leur vie dans la même entreprise. D’autres changent 3 ou 4 fois d’employeur ou de métier. Les hommes ont tendance à ne pas s’arrêter de travailler avant leur retraite. Tandis que les femmes, du fait de leurs maternités, doivent s’arrêter de travailler pendant des années pour élever leurs enfants. Elles ne cotisent plus pour leur retraite, alors qu’elles mettent au monde ceux qui travailleront plus tard pour les retraités.

Certains travaillent toute leur vie dans le même pays. De plus en plus, d’autres travaillent dans plusieurs pays européens, voire en dehors de l’Europe…

Telle est la réalité très complexe.
Vouloir doter tous les pays Européens du même système de retraite est actuellement impensable. Vouloir doter les habitants d’un même pays d’un seul système de retraite est tout aussi utopique.
Pour le « livre vert » des Communautés européennes, il existe une solution.

Il faut tenir compte du passé, faire pour chaque individu un bilan précis de ses « droits acquis », et ensuite les respecter. (Du fait de la complexité des systèmes actuels, ce bilan, doit être réalisé par un conseiller financier mis gratuitement à la disposition de chaque citoyen).

Pour le futur, il faut d’abord rendre à chacun de nous tout l’argent que notre employeur, l’État et nous-même payons actuellement pour notre retraite. Puis, il faut nous obliger à économiser une partie de cet argent pour assurer une retraite minimum identique pour tous. Chacun pourra confier cet argent à la caisse de retraite de son choix, à la Sécurité sociale au besoin. Chacun pourra aussi à titre individuel lui confier plus d’argent pour disposer d’une retraite plus importante que la retraite minimum obligatoire.

Telles sont les propositions « à discuter » du livre vert des Com­munautés européennes.
Enfin, il nous semble personnellement nécessaire de fournir à tous les Français, aux femmes en particulier, un revenu minimum vieillesse. Ce revenu doit remplacer tous les systèmes actuellement en place. Il doit être identique pour tous et financé par quelques points de TVA, pour imposer les produits venant de l’étranger au même taux que les produits français.

79 % des Français désirent actuellement une réforme fiscale. Il faut profiter de la réforme des retraites pour les satisfaire et mettre en place un système commun à tous les pays européens…

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Comments (4)

  • UN chouka Répondre

    Il me semble que les Nazis au XX siecle s’en sont pris "aux juifs",

    aujourd’hui,ils s’en prènent aux retraités je pense ?

    1 octobre 2010 à 7 h 33 min
  • ozone Répondre

    C’est qui un des plus gros lobbys a l’UE ?

    Les assureurs bien sur

    29 septembre 2010 à 19 h 52 min
  • Gérard Pierre Répondre
    « Vouloir doter tous les pays Européens du même système de retraite est actuellement impensable. » …… MAIS …… « Il faut profiter de la réforme des retraites pour les satisfaire et mettre en place un système commun à tous les pays européens… »
     
    Là, honnêtement monsieur Trémeau, je ne suis pas certain d’avoir bien saisi le sens de votre message ! ! !
     
    29 septembre 2010 à 15 h 29 min
  • Jaures Répondre

    79% des Français souhaitent une réforme fiscale mais combien parmi eux souhaitent la réforme de Tremeau ?

    Tremeau propose que les cotisations actuelles soient rendues aux salariés qui les placent ensuite où bon leur semble plutôt qu’un système par répartition.
    Prenons un exemple simple: les cotisations vieillesse sont de 6,65 pour le salarié et 8,30 pour l’employeur.
    Soit 15% du salaire brut. Le smic mensuel brut est actuellement de 1343€ ( 1055€ net).
    Le smic passerait donc à 1544€ brut (1205€ net).

    Maintenant, cher M Tremeau, je vous engage à vivre pendant 1 an avec 1200€/mois et, à la fin de l’année, on verra combien vous avez mis de côté pour votre retraite.

    Alors, certes, on peut obliger le salarié à économiser 15% de son revenu mais quel est dés lors son intérêt ? Que se passera-t-il en cas de mauvais placement ? Comment s’assurer qu’en cas de maladie, chômage ou accident de la vie, il ne touchera pas à son pécule hypothéquant ainsi ses futurs droits ?

    Je connais la chanson: "chacun est responsable de sa vie patin couffin". En fait, pour les plus démunis, ce sera encore plus de précarité et ce jusqu’à la fin de leur vie. Les exemples britanniques ou Irlandais sont patents.

    Tous à la manif samedi !!!

    29 septembre 2010 à 15 h 15 min

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