Sans brevet, pas d’innovation

Sans brevet, pas d’innovation

Tata, le constructeur d’automobiles indien, vient de présenter au salon de Genève une nouvelle Tata livrée aux Indes à 1 500 euros.
Il la vendra l’année prochaine plus cher en Europe en faisant certainement un bon bénéfice. Tous ceux qui ne travaillent pas dans le secteur de l’automobile ne peuvent que remercier Tata qui leur offre une voiture moitié moins coûteuse que celles qui sont produites en France.

TATA voitureTata n’a pas innové pour fabriquer cette géniale voiture très peu coûteuse. Il n’a au contraire fait que copier ses concurrents, volontairement et systématiquement. Il a choisi le meilleur carburateur chez l’un, les meilleurs pneus chez l’autre ou le meilleur radiateur chez le troisième. Toutes ces pièces ont un point commun essentiel. Le brevet qui empêchait de les copier était arrivé à son terme. Tata n’a pas innové sur le plan technique, mais il a innové sur le plan juridique.

Pour sortir un produit nouveau, une entreprise doit d’abord investir, donc dépenser de l’argent pour payer des chercheurs, faire des essais et modifier son outillage.
Tout cela coûte cher, très cher. De plus, si le produit nouveau n’intéresse pas les clients, toutes ces dépenses ont été réalisées pour rien.
En sortant un produit nouveau, une entreprise prend toujours un risque. Risque que n’ont jamais pris les fonctionnaires des États communistes, plongeant ainsi leur pays dans la stagnation économique et la pauvreté.

La sortie d’un médicament montre l’énorme importance du brevet protecteur. Prenons l’exemple de la Roscovitine, molécule chimique trouvée par un laboratoire de biologie du CNRS situé à Roscoff. Elle est capable de s’opposer à la division des cellules anormales survenant au cours de maladies comme le cancer ou la maladie d’Alzheimer. Donc de stopper radicalement l’évolution de ces terribles maladies. Déjà, la découverte d’une telle molécule est loin d’être facile. Il faut d’abord créer toute une machinerie permettant de dépister dans la nature un organisme ou un produit la contenant éventuellement.
Il faut ensuite identifier sa formule. Il faut tester son efficacité et son innocuité sur les animaux de laboratoire. Des années sont nécessaires.
Puis, il faut passer à l’homme. Tester l’innocuité du produit : toute nouvelle molécule peut exposer à des risques graves, allant de l’allergie au cancer.
Et tester son efficacité : ce qui marche chez la souris ne marche pas forcément chez l’homme.
Il faut aussi tester son efficacité relative. Un nouveau médicament moins efficace qu’un médicament déjà existant a peu de chance d’être intéressant.
Il faut faire des milliers d’essais sur l’homme, pendant une dizaine d’années et dépenser environ un milliard d’euros.
Le CNRS n’a ni les moyens, ni la vocation de faire de tels essais. Il vend donc à partir d’un certain stade sa molécule à un laboratoire spécialisé dans la fabrication des médicaments.
Parfois, après ce très long et très coûteux parcours, le projet doit être abandonné. Mais, parfois aussi, il réussit et ce peut être un immense succès médical, donc « commercial ». Des milliers et des milliers d’individus sont guéris, tandis que les bénéfices grimpent.

Le laboratoire doit vendre le médicament à un prix incluant tous les frais d’investissement et de recherche.
Mais, une fois le médicament sorti, un autre laboratoire pourrait très facilement identifier la nouvelle molécule pour quelques milliers d’euros et sortir un médicament identique sans avoir à payer un milliard d’euros pour l’obtenir.
Le brevet lui interdit de le faire. La bonne gestion du laboratoire doit bien évidemment calculer le prix de vente en fonction de la durée du brevet.

Le brevet donne finalement un monopole provisoire à celui qui a innové. Le brevet fait partie des indispensables contraintes éliminant les copieurs, les tricheurs.

Vive le brevet, et vive la Sécurité sociale qui préfère les médicaments dits génériques, une fois le brevet arrivé à son terme !

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Comments (12)

  • Anonyme Répondre

    Au sujet des brevets, voyez ce lien : http://blog.turgot.org/index.php?post/2009/03/12/Pour-ou-contre-les-brevets-Le-d%C3%A9bat-rebondit
    Comme quoi, ce n’est pas aussi simple, surtout avec la lenteur et la lourdeur de notre chère (!) administration.

    24 mars 2009 à 7 h 52 min
  • SAS Répondre

    a ABELIL…..

    SAS a été lauréat du concour lépine 2000….2 eme prix au salon international de villepinte (derrière la multinationale cerbérus)…..lauréat du concour anvar 2000 aussi avec un prix de 800 000 francs…

    Précision : cette admionistration comme toutes les administration marche au ralenti,marche a coté de leurs pompes,et sont truffées de tecnocrates virulent( diplôme: veille industrielle ????même moi j ignorais que ca pouvait exister…)

    sas a du créer avant tout sa société au capital libéré de 450 000 frs…puis 8 mois après sont arrivé les 50% soit 400 000 francs….ENTRE TEMPS LE PROJET LAUREAT DE PLUSIEUR SALON PROFESSIONNEL ETAIT MULTIPLIE PAR 10 (450 MILLION DE CA DE PREVISIONNEL)…dépots de brevet et autres RD(recherche et développement) ….qu’en cours de route je serais interdit bancaire par le CREDIT AGRICOLE pourtant averti(découvert de 600 frs)….je leur ferais un procès que je perdrais (cqfd)…..bref ayant terminé a 80% la recherche et developpement, il me fallait 20 milions de francs qour démarer le process industriel…..En 2002 L ANVAR NE VERSERA JAMAIS LES 50% restant au motif que le projet ne respectait pas le plan initial de 2000…..Moi j’aurais autofinancé 450 000+ 400 000  de l anvar plus frais personnel…..

    J’aurais perdu sur ce dossier 1 million de franc….stoppant net la plaisanterie avant d’être happé entièrement pas l opération….

    PS/ Tous m ont judicieisement conseillé d emprunter les 20 millions et garantir personnellement le prêt….je les ai tous envoyé se faire fouttre….(prefecture et fond européens,chambre de commerce et les fr’êres trois points, les capitaux risqueurs parisiens qui sortaient  de la bulle des NTIC……..ca m’a épuisé moralement, financièrement, et créativement……la france est un pays à la con ,elle ne veut ni ne peut avoir des projets innovants et porteurs….trop de corruption c’est évident.

    23 mars 2009 à 12 h 26 min
  • ABELIL Répondre

    @SAS, Bravo ! Je pense que vous avez tout compris d’un dépôt de brevet (en France) ; j’ai moi-même déposé plusieurs brevets en France, en tant que co-déposant (et non en tant qu’inventeur) ! Conclusion : beaucoup d’argent de dépensé en phase P.C.T. (pour protéger le brevet à l’étranger) sur les conseils du Cabinet conseil en dépôt de brevets. Pour les particuliers, je leur déconseille très fortement de déposer un brevet en France, cela coûte cher, et ne sert, à mon avis strictement à rien !  De plus, lorsque vous vous adressez à l’A..N.V.A.R. (Aide à l’innovation, etc… – organisme d’Etat -) pour avoir une aide, vous avez de fortes chances (pour ne pas dire malchance) de tomber sur des escrocs qui essaient, au lieu de vous aider, de vous soutirer de l’argent ! En plus de bons repas dans de bons restaurants où vous invitez ces personnels pourries jusqu’à la moëlle des os ! C’est ce qui m’est arrivé avec ANVAR, 15 place ….. PARIS 19ème ! J’ai bien obtenu à l’époque une aide de 150 000 francs (cent cinquante mille francs) pour deux brevets, et il a fallu que je refille 20 000 francs en espèces (vingt mille francs) à celui qui s’était occupé du dossier chez ANVAR ! J’ai réussi à le pièger sur écoute, lors d’une conversation téléphonique où l’on entendait très distinctement la voix de quatre personnes : la secrétaire ANVAR, la voix du chargé de dossier : Alexandre … (qui a été viré depuis mon affaire), la voix de l’un de mes associés dans le dépôt des brevets, et la mienne ! Donc, les brevets déposés à titre de personnes physiques individuelles, cela ne vaut rien, et ne sert à enrichir  que les cabients de conseils en brevets, et comme disait SAS, si vous avez un problème avec un copieur étranger (ou français), il faut aller devant les Tribunaux, et là, vous n’êtes pas sortis de l’auberge ! Ensuite, si vous voulez passer au stade de la fabrication industrielle, il faut trouver un industriel près à prendre le projet en main et le mener à son terme ! Mon expérience : les industriels français essaient de vous piquer le brevet pour l’utiliser au profit de leur(s) boite(s) ! Un véritable scandale, même si vous avez signé, au préalable, un "contrat de confidentialité" ! Le brevet peut protéger les grosses "boites", et encore ! Du reste, ces dernières ne déposent pas généralement leurs brevets dans le monde entier, mais uniquement sur "certains territoires" ; il faut savoir que les pays d’extrême orient ne respectent rien, et comme a dit SAS, ils viennent se servir sur le marché sans rien décaisser ! Tout le monde le sait, à commencer par nos politiques, et tout le monde s’en fout ! En définitive, le déposant de brevet l’a toujours dans le cul ! Vous excuserez cette vulgarité, mais je ne trouve pas d’autre expression qui puisse mieux imager ce que je ressens ! Une expérience qui m’a coûté à moi et à mes associés beaucoup d’argent (plusieurs millions de francs) Pourquoi ? Pour arriver en fin de validité de brevets, à ce qu’un industriel français prenne le projet en main (l’un des brevets) pour le mener à son terme ! Le contrat a été signé en octobre 2005, et la tête de série n’est toujours pas prête, alors même qu’il faut généralement aux environs d’un an, voire un peu plus, pour mettre une tête de série en place ! Le brevet arrive à echéance (c’est-à-dire qu’il tombe dans le domaine public en avril 2011 ! Donc, un bon conseil, même si vous avez une idée géniale qui pourrait déboucher sur un " bon brevet ", surtout pas de premier dépôt en France, mais aux Etats-unis (ça coûte moins cher), beaucoup moins cher, pour un territoire beaucoup plus vaste ! Et si le brevet intéresse un industriel (ou industriel et financiers – comme capital risqueur-) le brevet sera examiné sous toutes ses coutures, et vous pourrez aboutir, mais là encore, les Américains essaieront de vous le piquer, d’où un deal nécessaire avec un grand cabinet d’avocats américain, pour mener les tractations, et encore ! En étant très prudents !

    Autrement, les brevets sont nécessaires, mais utiles, surtout pour les grands labos pharmaceutiques, les très grosses boites, mais pas pour de petits pélerins comme tout un chacun, qui n’aura, tout le monde l’aura compris, que les yeux pour pleurer, après s’être très souvent ruiné, et mis à mal avec sa propre famille !

    A bon entendeur, salut !

    ABELIL

    22 mars 2009 à 20 h 13 min
  • ozone Répondre

    Pas d’accord avec l’auteur,c’est précisement cette course a l’innovation qui a mis le secteur automobile dans la mouisse,avec des produits qui répondent de moins en moins aux besoins des utilisateurs,vous foutez un gadget et le prix augmente automatiquement,ainsi de suite jusqu’a ce que sur le marché il ni ai plus le moindre vehicule a prix raisonable,donc endéttement pour tous,on voit comment cela peut finir.;

    Pour les labos c’est pareil,la plupart des "nouveaux" médicaments sont les mémes que précedement avec un nouveau marketing chaque fois plus onéreux

    Tout est dévoyé

    22 mars 2009 à 3 h 21 min
  • sas Répondre

    Pour ceux qui n’ont jamais pris un parcours du combattant….je leur conseille vivement un dépôt de marque à l inpi…et d’essayer de protéger un brevet en FRANCE…..

    Là vous allez comprendre ce que " trouduculcraterie" signifie….les sommes a débourser…..;et in finé pour rien..car si vous etes copiés ou plagié….allez attaquer un chinois ou un coréen…

    en clair nos protections sont un vrai bordel…inefficace , où les etranger viennent faire leur marché en toute impunité…

    sauf à être un très gros grouppe et un service affecté qu’à ça….et encore

    sas dépositaire de brevet…

    21 mars 2009 à 12 h 42 min
  • Florin Répondre

    @Hans : Trémeau attaque les génériques. Comme d’hab, ces commentaires manquent singulièrement de clarté. Il nous a embobiné pendant des mois avec sa dévaluation compétitive du franc, qui n’existe plus, avant de nous avouer qu’en fait il plaidait pour la sortie de l’euro.

    20 mars 2009 à 16 h 40 min
  • HansImSchnoggeLoch Répondre

    Florin <<le brevet doit être limité dans le temps … Chose qui ne ressort pas de la prose de M. Trémeau.>>

    Il serait parfois bon de ne pas lire uniquement des mots mais des phrases.
    Voilà ce que dit en substance Mr.Trémeau: <<Le brevet donne finalement un monopole provisoire à celui qui a innové.>>
    Un monopole provisoire n’est-il pas un brevet limité dans le temps?

    19 mars 2009 à 20 h 51 min
  • tuxfriend.linux Répondre

    Message adressé au modérateur
    Ayant pourtant relu mon message, je m’aperçois qu’il y subsiste deux fautes de frappes, un "à" à la place d’un "a" et une un "o" manquant au début d’un mot.
    Pouriez-vous éditer mon message et corriger ces deux fautes?

    " développement à besoin de " : " développement a besoin de "
    "les entreprises et centres de recherches n’seraient" : "les entreprises et centres de recherches n’oseraient"

    19 mars 2009 à 13 h 09 min
  • Florin Répondre

    @tuxfriend : le brevet doit être limité dans le temps … Chose qui ne ressort pas de la prose de M. Trémeau.

    19 mars 2009 à 10 h 55 min
  • tuxfriend Répondre

    A  Florin :
    Vous n’ avez pas l’ air d’avoir compris ce que l’auteur à voulu dire.
    Il explique simplement que les brevets protègent l’innovation car une entreprise qui dépense des centaines de millions d’euros en recherche et développement à besoin de rentabiliser son investissement.
    Si les brevets n’existaient pas, les entreprises et centres de recherches n’seraient plus investir autant dans la recherche.
    Et n’oubliez ps que les brevets ne sont pas éternels, ils ne sont qu’un monopole temporaire.

    19 mars 2009 à 5 h 51 min
  • Florin Répondre

    M. Trémeau plaide contre les médicaments génériques et la politique de la Sécu …

    Il est temps, Monsieur, que l’on vous explique quelques bases de … comptabilité !!!

    Un brevet, tout comme une machine-outil, ou comme le fauteuil en cuir du PDG, fait partie des actifs de l’entreprise. Le coût correspondant apparaît dans les comptes annuels sur plusieurs exercices : si vous achetez une machine 100, et vous l’utilisez pendant 10 ans, vous aurez un impact de 100 : 10 = 10 sur le résultat chaque année.

    Au delà de la période d’amortissement, si toutefois vous l’utilisez encore, la machine devient une vache à lait : dans les "produits" , même chiffre que d’hab, dans les "charges", moins 10, qui viennent augmenter d’autant le profit.

    Le brevet suit le même schéma : il est le résultat d’une quantité FINIE de travail, récupérée par l’entreprise sur un nombre FINI d’années. Je ne vois pas au nom de quoi voudriez-vous instituer une rente perpétuelle,
    source d’enrichissement sans juste cause ??? Avec votre raisonnement, on devrait encore verser des royalties  au gars qui a inventé la roue …

    18 mars 2009 à 16 h 56 min
  • Lambda Répondre

    Voilà des années que je me pose la question, et sur le tard,  je ne partage pas forcément l’avis de l’auteur.
    Au contraire, je reste persuadé que le brevet retarde gravement l’innovation, engendre des coûts prohibitifs, et conduit celui qui parfois fait une découverte "par pur hasard", à devenir rentier sans autre mérite que d’avoir eu de la chance. Ce qui n’est pas très juste au regard de celui qui a cherché toute sa vie et qui s’est fait "doubler" sur le poteau par quelqu’un d’autre qui a plus ou moins eu "vent" de la progression des recherches.
    Beaucoup de gens travaillent "pour la gloire", soit par force – tout comme le contribuable moyen, soit par idéal, comme tous les gens sur les forums qui aident les autres, soit en créant des logiciels libres et gratuits soit encore en expliquant (en plus) leur fonctionnement ou leur utilisation. A l’heure actuelle, tout le monde peut faire de l’informatique sans dépenser un seul centime en logiciel : c’est pas merveilleux ça ? Il n’empêche que face à cette possibilité fantastique, beaucoup d’autres s’obstinent bêtement à verser une rente à vie  à certaine société américaine à Richmond… Mais c’est leur affaire, après tout, si ils sont contents de payer inutilement, c’est l’heure affaire !
    Autre exemple : le moteur Pantôme : qui a entendu parler ?
    Ce moteur à pétrole utilise de l’eau comme complément et donc, est très léger en consommation. L’inventeur, pensant développer une idée aussi altruiste que généreuse, n’a jamais déposé de brevet, et a mis son invention directement dans le domaine public. Fort bien, alors, me direz-vous, combien de gens l’utilisent ? A ma connaissance, UNE seule municipalité française sur les 36000 en a équipé ses véhicules de service ! Après tout, peut-être que monsieur Pantôme aurait vraiment du déposer un brevet….
    C’est marrant, parce que, à l’heure actuelle tout le monde se targue de développer des idées stupides comme la solidarité, le partage, les mélanges de tous poils (surtout chez les couples échangistes), mais dès qu’il y a un intérêt personnel, tout le monde fonce dessus comme la misère sur le monde…
    Non,  le jour où le brevet cessera d’exister, la recherche pourra vraiment prendre un essor certain et véritable, car elle sera enfin débarrassée des contingences matérielles, même si elle exige parfois de gros investissements. Ce n’est pas le brevet qu’il faut développer, c’est une autre façon de voir les choses…
    A mon sens, l’auteur a tout simplement pris le problème à l’envers….

    18 mars 2009 à 11 h 48 min

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