La Pologne face à l’Union européenne

La Pologne face à l’Union européenne

Nombre de nos médias militent pour trouver au président de la République un point de chute dans l’organigramme de l’Union européenne.

Pendant ce temps, le Polonais Donald Tusk a été reconduit à la tête de la présidence du Conseil européen, malgré l’opposition d’un des pays membres : son propre pays, la Pologne !

Bruxelles ne cache plus son intention d’inciter les classes populaires polonaises à s’inspirer du « Maïdan » ukrainien pour chasser du pouvoir le PiS (Parti Droit et Justice).

La majorité des médias polonais ne ménagent pas leurs critiques vis-à-vis du PiS.

Pourtant, devant les critiques de François Hollande à l’égard du pouvoir polonais, la Première ministre polonaise lui a répondu sèchement : « Devrais-je prendre au sérieux le chantage d’un président qui a 4 % de soutien dans les sondages et qui bientôt ne sera plus président ? Je ne sais pas. »

Par ailleurs, le parti Droit et Justice continue de bénéficier d’une bonne image dans les sondages – un exploit après 18 mois de pouvoir.

Il faut dire que ses résultats sont bons : le chômage (8 %) est en baisse depuis l’arrivée du PiS au pouvoir et la croissance du PIB est attendue à 3,6 % pour 2017.

Contrairement à notre Front national, le PiS ne semble pas avoir la moindre intention de quitter l’UE.

De son côté, on voit mal l’Union européenne exclure la Pologne.

La sortie de la Pologne de la zone euro ne se pose pas, ce pays n’en faisant pas partie.

Pour Bruxelles, il faudra donc « faire avec », en multipliant les vexations et en espérant que les électeurs polonais finiront par envoyer au pouvoir un gouvernement prêt à se soumettre à Bruxelles.

Ce n’est pas gagné et il n’est pas exclu qu’il se produise exactement le contraire et que l’expérience polonaise fasse des émules dans d’autres pays.

De nombreuses autres nations, dont la France, sont proches d’une élection qui pourrait amener au pouvoir un parti populiste antieuropéen.

Les médias insistent pour qualifier ces partis populistes d’extrême droite, alors qu’il s’agit de mouvements de fond qui partent de la base de la population.

C’est aussi l’erreur que commettent ceux qui considèrent le nazisme comme un mouvement d’extrême droite, alors que c’est une simple abréviation de « National-Socialisme ».

On compte aujourd’hui 18 États dans lesquels au moins un parti politique réclame un référendum en vue d’une sortie de l’Union européenne.

De nombreux autres responsables politiques nationaux instillent dans leurs discours une dose d’euroscepticisme pour accompagner le mouvement et, surtout, il y a de moins en moins d’hommes politiques qui professent un discours réellement pro-européen.

Au lieu de se liguer contre la Pologne, les dirigeants européens feraient bien de s’attaquer aux vrais problèmes que pose une Europe dont l’union est nécessaire, mais qui n’a pas su apporter à ses ressortissants les progrès qu’ils pouvaient en attendre. Une Europe qui se complaît dans le détail et oublie trop souvent l’essentiel : la prospérité, la sécurité intérieure et la défense.

Roger Saint-Pierre
La Rochelle (17)

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Comments (1)

  • Baechel Répondre

    bon article, clairvoyant, cela change des médias

    6 avril 2017 à 18 h 12 min

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