Matthieu Ceillier : Retrouver les valeurs de la droite

Matthieu Ceillier : Retrouver les valeurs de la droite

Matthieu Ceillier
Étudiant et président de l’association Dextra
<www.dextra.fr>

Pouvez-vous nous présenter Dextra ? Quels sont vos objectifs ?

Dextra est une association politique apparue en 2009 qui s’est fixée pour objectif de contribuer à reforger une vraie droite intellectuelle en France. Une droite qui soit fidèle aux leçons de la philosophie classique et chrétienne, afin de définir les lignes et les principes d’une action politique au service de la France et des Français.
Cette droite authentique doit être conforme aux principes qui la fondent et promouvoir le patrimoine spirituel, culturel, matériel et environnemental de notre pays.
Les partis classés « à droite » ne sont pas de droite : faisant le constat de la déroute idéologique de la « droite » d’affaires, vidée de toute substance et à genoux devant le règne sans partage de l’Argent, nous voulons contribuer à la constitution d’un pôle de droite revendiquée et sans complexes, résolument tournée vers l’avenir et, partant, en recherche permanente de solutions audacieuses aux problèmes de notre temps.
Par exemple, laissant là les innombrables et inefficaces réformes de l’éducation nationale, nous en appelons à sa refondation intégrale, pour les enseignants comme pour les étudiants, du primaire à l’Uni­versité, en se fixant comme principes directeurs la liberté scolaire, l’excellence et la sélection, l’autonomie et la responsabilité des parents.
En matière fiscale, rompant avec le fiscalisme et le socialisme, nous soutenons des propositions raisonnables et réalistes en vue d’une révolution de l’impôt axée sur la simplification : une TVA et un impôt unique, ou bien l’innovation telle que l’imposition énergétique. Je ne saurai résumer l’ensemble de nos propositions en quelques mots, reste que nous ne négligeons aucun sujet d’importance…

Quel est selon vous le problème politique principal auquel la France est con­frontée ?

Pour nous, le mal principal de la France, et de la planète d’ail­leurs, c’est le mondialisme.
Un mondialisme par en haut qui enferme la France dans des carcans annihilant sa liberté d’action et favorisant le règne d’une oligarchie exclusivement mue par le profit contre la nécessaire cohésion nationale. Je parle bien évidemment de l’UE et de son soviétisme bureaucratique. Nous réclamons d’ailleurs notre sortie immédiate de l’Union et de l’euro, des accords type OMC qui favorise les délocalisations, sans parler de l’OTAN qui exporte les conflits sous prétexte de démocratisation.
Le mondialisme par le bas concerne les masses : c’est l’acculturation des Français, l’américanisation des modes de vie, l’immigration de peuplement, en un mot le déracinement.
Au mondialisme nous opposons une politique de l’enracinement car, comme disait Tolkien, « les racines profondes ne gèlent pas ».

Qu’est-ce qui vous a conduit à vous engager en politique ?

Très tôt, j’ai constaté les effets désastreux d’une mauvaise politique jusque dans ma vie quotidienne : lorsque le désordre règne dans les esprits, il a vite fait de se répandre dans les institutions, puis dans le corps social, désorganisant la vie, alourdissant toute initiative, toute entreprise, laissant le faux s’insinuer partout, et faisant la part belle à l’injustice.
Le sens du service, transmis par ma famille, et le sentiment d’avoir reçu en héritage la merveilleuse civilisation française dans sa fragilité, m’ont convaincu de l’absolue nécessité de m’engager en politique.

Pouvez-vous nous présenter également votre Univer­sité d’été politique ?

L’Université d’été de Dextra propose de former les participants à la philosophie et aux techniques politiques, afin de devenir les cadres de demain dont la France a besoin.
Consistant en une semaine de formation dans le cadre prestigieux du château de Lignières, où nous sommes aimablement accueillis par le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, l’Uni­versité d’été de Dextra est également un moment d’amitié, où la jeunesse française animée d’une même conviction peut se retrouver, échanger et tisser des liens durables.
Elle durera du 20 au 29 août 2010 inclus. Cependant, malgré la bonne ambiance qui y règne, l’Université d’été de Dextra n’a pas vocation à être une colonie de vacances. Se donnant pour objectif de former l’élite politique de demain, les inscriptions se font exclusivement sur candidature en ligne sur le site

www.dextra.fr

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Comments (3)

  • aregundis Répondre
    A Homère (d’alors),
    Il y a une ambiguïté dans l’emploi des mots. L’auteur de l’article parle du mondialisme comme d’une idéologie pernicieuse qui associe l’Argent (avec un grand A) à une « oligarchie » qu’il identifie à l’Union européenne, ce qui fait quand même une très vaste oligarchie ! Le mot, si je ne m’abuse, signifie « pouvoir exercé par un petit nombre ». Vous, Homère , parlez des bienfaits de la mondialisation des échanges, un avis que je partage, et ce n’est pas évidemment pas la même chose. Le mondialisme n’est qu’un « isme » de plus. La mondialisation des échanges commerciaux, des flux et des stocks – qui s’accompagne nécessairement d’échanges culturels et humains – est une réalité de l’économie de marché. C’est le modèle dominant. On ne voit pas comment y échapper ni pourquoi.
     
    Au « mondialisme » ici présenté comme un repoussoir s’oppose une autre idéologie à caractère gauchiste, celle-là : l’altermondialisme. Elles me paraissent aussi vaines et aussi fausses l’une que l’autre puisque les arguments (foncièrement anticapitalistes) des deux bords sont les mêmes : tout le mal vient de l’UE, des « bureaucrates », de l’OTAN, de l’OMC, de l’Amérique et de l’américanisation en tant que vecteur culturel de masse. Bref, le refus du monde tel qu’il est. M. Cellier voit un « bureaucratisme soviétique » où les partis de gauche ne voient qu’une Europe abusivement libérale. C’est prendre ses désirs pour des réalités. Nos agriculteurs se portaient fort bien, en effet, et depuis longtemps, d’une économie politique sans subir les inconvénients du kolkhoze. La concurrence mondiale a mis à mal cet assistanat. S’il ne tenait qu’à Bruxelles, la manne étatique à nos paysans diminuerait au moins de moitié !  
    Je ne sais s’il faut le déplorer, mais en l’état des choses la France « progressiste » qu’a t’elle d’autre à proposer que du bien-être matériel et de la conso puisqu’elle a renoncé à enseigner ses valeurs fondatrices présentées comme arrogantes et dominatrices?
     
    Pour le reste de l’intervention de M.C. , il s’agit, à mon avis, de la droite la plus classique, je dirais même la plus maurassienne qui soit, et je n’y vois pas matière à redire. Renouer avec notre histoire, la philo chrétienne, certes (choisir entre Thomas d’Aquin et Maritain…). Dans l’état où sont nos institutions, un pays où les curés de gauche se sont acharnés depuis Vatican II à « revisiter » les Évangiles comme aucun « frère » ou camarade trois-points du Grand Orient n’aurait osé l’espérer, eh bien il faut avoir une foi d’apôtre à notre époque où elle ne déplace plus les montagnes. Aujourd’hui un mari musulman n’a aucune peine à convertir sa jeune épouse française vu que celle-ci n’a à lui objecter aucun argument religieux, pas la moindre référence théologique comparative, culturelle ou même historique de la civilisation dont elle est héritière à son insu. Sans parler d’une immigration parasitaire, objet de débats récurrents dans ce forum.
     
    Oui, mais pourquoi s’engager dans une mouvance de droite groupusculaire (sur le modèle des cadres d’Uriage ?) quand un parti de droite moderne, soutenu par une majorité d’électeurs, existe et s’emploie à gouverner le pays, non sans mal ? Un parti qui tente de réformer ce foutu pays et ses foutus habitants qui veulent tout et son contraire. Moi, je suis trop vieux pour faire partie d’aucune élite de fait ou à venir. Bonsoir.
    7 août 2010 à 1 h 19 min
  • HOMERE Répondre

    Tout celà ne me paraît pas bien sérieux.Une droite intellectuelle serait soudain devenue pléonastique ? Si la nouveauté est de redire que le mondialisme est un vilain défaut alors faudrait il investiguer sur les effets de celle ci et ses perversités supposées.Aller déclarer à des Vietnamiens que la mondialisation est une putridure des occidentaux affamés de profits est éminemment une provocation.L’accroissement massif et historique du niveau de vie de millions d’individus est,en revanche,une constatation évidente.Bien entendu les anciens pays "riches" ne voient pas celà d’un oeil agréable et c’est pourquoi certains requièrent les principes philosophiques classiques et chrétiens dont on pourrait penser qu’ils fussent encore une sorte de refuge pour un avenir improbable de la mondialisation.C’est faire fi de millions de personnes qui font de leur accession au bien être matériel un vrai but à leurs vies.On me dira que ces vues ne sont que consuméristes et qu’elles trouveront une limite assymptotique…c’est vrai ! mais ceci se produira dans un ou deux siècles.

    Qui par ailleurs,peut prétendre à ce que les vertus d’une philosophie qui a fait ses preuves il y a trois cent ans serait alors une panacée ?

    Abandonner seul le combat de la mondialisation est une utopie subversive qui,non seulement fera le jeu des neo accédants au progrès,mais aussi créera une profonde plaie dans un pays qui alors pourrait être devenu celui ou le christianisme et l’intellect auraient quasiment disparus au profit d’autres croyances et d’autres formes de pensées.

    5 août 2010 à 18 h 46 min
  • Daniel Répondre

    L’idée de reforger une " vraie" droite  "intellectuelle" en France ne peut être qu’encouragée. Mais il faut commencer par redéfinir les valeurs qui fonderaient cette droite , qui seraient à la hauteur du projet et seraient comprises d’un nombre suffisant de citoyens parmi ceux qui ne pensent pas seulement à leur intérêt immédiat.
    Vous prenez l’exemple de l’Education Nationale en citant les principes directeurs que vous avez choisis, mais dont on peut tirer le meilleur et le pire :   la liberté scolaire, l’excellence et la sélection, l’autonomie et….   la responsabilité des parents… ???. que viennent-ils faire dans la responsabilité de l’Education Nationale?   Peut être imaginez vous que ce sont les parents qui devraient  donner des cours aux enseignants, être rémunérés et donc être responsables? Parce que depuis quelques décennies, ce sont les enseignants qui forment les futurs parents, précisément à l’irresponsabilité professionnelle, selon le modèle Education Nationale .  ET il devient difficile de demander à des esprits assistés de choisir le risque de la responsabilité individuelle que même les politiques fuient.

    4 août 2010 à 23 h 44 min

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